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Amérique du Nord

Il est désormais légal de danser dans les bars à New York

Le Paris blues jazz club dans le quartier de Harlem le 17 novembre 2017, à New York

Le Paris blues jazz club dans le quartier de Harlem le 17 novembre 2017, à New York - Don Emmert-AFP

Une loi presque centenaire datant de la Prohibition a été abrogée lundi. Il est désormais autorisé de danser dans les bars à New York.

C'est une loi vieille de près d'un siècle qui a été abrogée lundi. Les New-Yorkais et New-Yorkaises ont désormais le droit de danser dans les bars de la métropole. "Nous sommes en 2017, et cette loi n'avait plus de sens. La vie nocturne fait partie du brassage des cultures new-yorkaises", a déclaré Bill de Blasio, le maire de la plus grande ville des États-Unis, dans un communiqué.

Une loi datant de la Prohibition

L'idée d'abroger la loi avait reçu l'aval du conseil municipal le 31 octobre dernier. Le maire démocrate, fraîchement réélu le 7 novembre, l'a concrétisée en abrogeant lundi soir cette loi datant de 1926. Cette interdiction datait de la Prohibition, cette période entre 1919 et 1933 durant laquelle il était interdit de fabriquer, vendre et acheter des boissons alcoolisées. 

La "loi des cabarets" imposait aux lieux fermés la détention d'une licence spéciale pour permettre à leur clientèle de danser. Mais il relevait du parcours du combattant pour l'obtenir. Ainsi, moins d'une centaine des quelque 22.000 bars, restaurants et discothèques de la mégalopole détenaient ce permis. Les établissements ne le détenant pas s'exposaient à une amende et à une perte de leur licence de vente d'alcool, synonyme de faillite pour la plupart.

"Nous voulons être une ville où les gens travaillent dur, et où ils puissent profiter de la vie nocturne sans une obscure interdiction de danser", a ajouté Bill de Blasio.

Censure et discrimination

Officiellement, au moment de son adoption, la loi devait était censée limiter la consommation illégale d'alcool. Mais ses détracteurs dénonçaient un rôle de censure depuis des décennies. Utilisée jusqu'aux années 50 pour fermer les bars de jazz de Harlem, pour éviter que Blancs et Noirs ne s'y mélangent, la loi avait servi dans les années 70 et 80 à fermer des établissements fréquentés par la communauté gay, puis, dans les années 1990, par la mairie du conservateur Rudy Giuliani pour garder la main sur l'effervescence nocturne d'une ville qu'il avait promis de "nettoyer".

L'élu municipal de Brooklyn, Rafael Espinal, qui avait milité pour l'abrogation de la loi, s'est félicité du changement. "Artistes, musiciens, entrepreneurs, travailleurs et tous les New Yorkais qui aiment se détendre n'auront plus à craindre que la 'police de la danse' ferment leurs lieux préférés."

La loi se contentera désormais d'exiger des bars qu'ils soient équipés de caméras de surveillance et, lorsqu'ils emploient du personnel de sécurité, qu'il soit enregistré officiellement par l'établissement.

C.H.A. avec AFP