L'affaire Polanski relancée par de nouveaux éléments

Roman Polanski, le 16 décembre 2013, à Monaco. - -
Nouvelles révélations dans l'affaire Polanski. Selon le New York Times, des mails échangés entre magistrats en 2008 soulèvent de nouvelles questions sur le traitement de l'accusé. Selon ces courriers électroniques, le réalisateur n'a pas été jugé de façon équitable.
Le réalisateur franco-polonais, aujourd'hui âgé de 80 ans, avait été condamné aux Etats-Unis en 1978 pour avoir eu une relation sexuelle avec une adolescente de 13 ans, Samantha Gailey. Il avait plaidé coupable. Incarcéré puis libéré sous caution, Polanski avait fui en France, craignant une lourde peine. Il n'a depuis jamais remis les pieds sur le sol américain.
"J'étais persuadé que s'il devait revenir, j'étais grillé"
Dans l'un de ces e-mails, révélés vendredi par le New York Times, un juge du tribunal du comté de Los Angeles indiquait ainsi que si Roman Polanski, alors en fuite, revenait aux Etats-Unis pour une audition, le juge pourrait être contraint de le libérer en raison de la conduite du juge qui avait instruit l'affaire en 1978, Laurence A. Rittenband, décédé en 1993.
Dans ce même e-mail, le magistrat à l'origine de cette révélation, Larry Fidler, disait également craindre la réaction du public s'il statuait en faveur de Polanski. Cet échange de courriers électroniques est intervenu après la diffusion d'un documentaire diffusé en 2008, intitulé Roman Polanski: Wanted and Desired, qui pointait le rôle du juge Rittenband, et ses fautes dans ce dossier.
"Puisque la loi était de son côté en raison du comportement de Rittenband", écrivait encore le juge Fidler, "j'étais persuadé que s'il devait revenir, j'étais grillé et que ma carrière serait terminée".
Assigné à résidence
Depuis la sortie du documentaire en question, l'affaire n'en finit plus de rebondir. Alors que les avocats du cinéaste avaient demandé le classement de l'affaire pour manquements graves à l'éthique professionnelle, un nouveau juge avait refusé de rejuger l'affaire, en l'absence de Polanski.
En septembre 2009, sous le coup d'un mandat d'arrêt international, Polanski avait alors été assigné à résidence dans sa propriété suisse de Gstaad, pendant 10 mois. La Suisse ayant refusé de l'extrader vers les Etats-Unis, Polanski a pu retrouver la liberté.
Aujourd'hui, Roman Polanski est libre de circuler en France, en Suisse et en Pologne seulement. Ses avocats ont fait part au tribunal de Los Angeles des e-mails dont ils ont eu connaissance et souhaitent un nouveau procès.