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Il ne pesait plus que 31 kilos: un homme libéré aux États-Unis après plus de 20 ans de captivité, sa belle-mère arrêtée

Une voiture de police aux Etats-Unis (photo d'illustration).

Une voiture de police aux Etats-Unis (photo d'illustration). - Frederic J. Brown - AFP

Appelés le 17 février dernier pour un incendie touchant une maison de Waterbury, dans le Connecticut, les policiers et pompiers ont découvert sur place un homme de 32 ans retenu prisonnier depuis deux décennies.

Deux décennies de captivité ont pris fin pour un jeune homme de 32 ans habitant à Waterbury (Connecticut), au nord-est des États-Unis. Selon les autorités, il était retenu prisonnier à son domicile par sa belle-mère âgée de 56 ans et arrêtée ce mercredi 12 mars. L'homme, mesurant environ 1,75 m, ne pesait que 31 kg lorsqu'il a été retrouvé par les secours, rapporte notamment ABC.

"Ce qui s'est passé ici est vraiment horrible et incompréhensible", a réagi jeudi le maire de Waterbury, Paul Pernerewski, lors d'une conférence de presse. "Les souffrances inimaginables de ce jeune homme pendant deux décennies nous rappellent la noirceur qui existe dans ce monde".

Un sandwich par jour

L'enquête des autorités a commencé par un simple incendie, le 17 février dernier. Pompiers et policiers sont appelés pour un feu rapidement éteint dans une maison occupée par deux personnes, Kimberly Sullivan et son beau-fils. Celui-ci affirme alors aux secours avoir volontairement mis le feu à sa chambre parce qu'il "voulait (s)a liberté". Il leur explique également être retenu prisonnier depuis l'âge de 11 ans.

L'enquête ouverte dans la foulée révèle que le jeune homme a été victime pendant plus de deux décennies de "famine", de "négligence grave" et de "traitements inhumains". Privé de soins médicaux et dentaires, l'homme retrouvé "complètement émacié" était sous-alimenté.

D'après le ministère public, cité par la BBC, il n'avait le droit qu'à un sandwich et deux petites bouteilles d'eau toutes les 24 heures. Et il ne pouvait sortir de sa chambre que deux heures par jour, le temps d'accomplir les tâches ménagères sous le regard scrutateur de sa belle-mère.

Kimberly Sullivan "stupéfaite par les allégations"

"En 33 ans de carrière dans la police, c'est le pire traitement d'un être humain dont j'ai pu être le témoin", a assuré Fernando Spagnolo, le chef de la police de Waterbury.

L'avocat de Kimberly Sullivan balaie lui les accusations dont fait l'objet sa cliente. Son beau-fils "n'était pas enfermé dans sa chambre" et elle "ne le privait en aucune manière de sa liberté", a assuré Ioannis Kaloidis à la chaîne locale WTNH. "Elle lui donnait de la nourriture, elle l'hébergeait. Elle est vraiment stupéfaite par ces allégations".

D'après l'avocat, c'est le père biologique du jeune homme, mort en janvier 2024, qui aurait dicté l'éducation de son fils. "Vous verrez qu’elle n’est pas la méchante que l'on décrit", a-il assuré.

Vincent Gautier