Donald Trump abandonne la tradition du dîner de fin du ramadan à la Maison Blanche

Donald Trump, le 23 juin 2017. - Mandel Ngan - AFP
La fin d'une tradition vieille de vingt ans. Pour la fin du ramadan, qui avait lieu le 24 juin, le président américain Donald Trump s'est contenté d'un simple communiqué, publié samedi après-midi, là où ses prédécesseurs organisaient un véritable dîner de fin de jeûne, à la Maison Blanche, rapporte le Guardian. Interrogée par plusieurs médias américains, la Maison Blanche a confirmé qu'elle n'accueillerait pas de dîner.
Une tradition respectée chaque année depuis 1999
Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama se pliaient à la tradition de l'iftar chaque année depuis vingt ans, après qu'Hillary Clinton, alors Première dame, l'avait réinstaurée en février 1996, en recevant 150 personnes pour une réception à la Maison Blanche à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, la fête de fin du ramadan.
Dès 1999, l'événement est devenu annuel, comptant parmi ses invités des diplomates, des parlementaires, et autres élus ou dirigeants, issus de la communauté musulmane américaine. George W. Bush s'y est ainsi plié chaque année de ses deux mandats, y compris en 2001, juste après les attaques du 11-Septembre. Barack Obama a lui aussi respecté la tradition pendant huit ans.

Une première sous Jefferson
En lançant cette invitation il y a vingt ans, Hillary Clinton ressuscitait elle-même une pratique qui aurait été observée pour la première fois en 1805, lorsque le président Thomas Jefferson avait reçu un ambassadeur tunisien pendant le mois sacré, pour un dîner d'iftar.
Le Washington Post souligne que le communiqué diffusé samedi par la Maison Blanche, dans lequel Donald Trump et son épouse Melania adressent leurs "salutations chaleureuses aux musulmans", n'a pas été posté sur les réseaux sociaux de la présidence.
L'administration Trump est pointée du doigt par la communauté musulmane américaine depuis son arrivée à la Maison Blanche, en janvier dernier. En cause: le décret anti-immigration signé par le président républicain interdisant temporairement l'arrivée sur le sol américain des ressortissants de six pays musulmans, qui avait finalement été suspendu par la justice. Le gouvernement a annoncé son intention d'avoir recours à la Cour suprême.