Ce que devrait être la politique étrangère de Trump

À mesure que Donald Trump se rapprochait de la Maison Blanche ce mercredi, le cours de l'action d'une société chinoise progressait. (image d'illustration) - Mandel Ngan - AFP
Après l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, de nombreux commentateurs s'accordent pour dire que l'incertitude règne. Notamment en termes de politique étrangère, car dans son programme et ses discours, Donald Trump a surtout égrené des promesses, plus ou moins faciles à tenir, sans jamais donner de véritables détails sur les propositions qu'il souhaite mettre en oeuvre.
Cela n'a rien d'étonnant, pour un candidat dont l'un des principaux slogans a été "America first", l'Amérique d'abord. "Nous allons prendre soin de ce pays avant de se soucier de tous les autres dans le monde", déclarait-il dans un entretien publié par le New York Times en juillet, dans lequel il détaillait aussi son point de vue sur le reste du globe. Ce qui est certain, c'est que Donald Trump combat une vision interventionniste de la diplomatie. Tour d'horizon de ses promesses.
> Se "débarrasser" de Daesh
Sa priorité, à l'étranger, est de combattre Daesh. Dans son programme, il résume d'ailleurs sa vision internationale dans un onglet intitulé "Politique étrangère et défaite de Daesh". Le candidat Donald Trump a promis de bombarder l'organisation terroriste, sans jamais dire quelle stratégie il suivrait pour cela.
"Je ne veux pas être précis parce que je ne veux pas que Daesh sache ce que je prépare", se justifie-t-il dans l'entretien au New York Times. "J'ai des idées, des idées très fortes concernant Daesh", assure-t-il.
> Ménager Vladimir Poutine
Interrogé sur ses "idées" contre l'organisation terroriste, Donald Trump plaide pour de bonnes relations avec la Russie, et estime qu'il faut "se débarrasser de Daesh avant de se débarrasser d'Assad", dont le régime est soutenu par Moscou. Il affirme aussi que "Daesh est une plus grande menace que Assad" en Syrie, et souhaite sans doute ménager Vladimir Poutine et ses alliés. Il défend l'idée d'une coopération militaire avec Moscou contre les jihadistes, tout en dénonçant l'influence de l'Iran, pourtant allié à la Russie et à Bachar al-Assad.
"Je pense que Poutine et moi nous entendrons très bien", avance-t-il.
> Combattre l'islam radical comme le soviétisme
Dans son programme, Donald Trump explique aussi vouloir travailler avec "les alliés arabes et les amis du Moyen-Orient" contre Daesh. Cela passe par des opérations militaires de coalition ainsi que par une coopération internationale pour couper leurs fonds et s'en prendre à leur propagande. Il met par ailleurs sur un même plan le combat contre l'islam radical et celui contre l'idéologie soviétique.
Enfin, une proposition concrète: il souhaite mettre en place une Commission sur l'islam radical pour "identifier et explique au public américain les convictions et les croyances" de ce courant, et permettre d'identifier "les signes de radicalisation".
> Eriger un "mur" anti-immigration
Pour Donald Trump, la lutte contre le terrorisme passe par une politique de grande fermeté sur l'immigration. L'homme d'affaires propose notamment de suspendre "temporairement" l'immigration venue des "régions les plus dangereuses et les plus instables du monde". Il veut aussi plus simplement "renforcer les lois sur l'immigration pour garder les terroristes en dehors des Etats-Unis".
L'autre grand volet de sa politique migratoire concerne un pays voisin: le Mexique. Donald Trump a exprimé à de nombreuses reprises sa volonté d'ériger un mur entre les deux pays, dont les frais seraient entièrement pris en charge par le Mexique.
Parmi ses 10 mesures contre l'immigration, figure aussi le renvoi des 11 millions d'immigrants clandestins dans leurs pays d'origine, ainsi que l'expulsion de deux millions d'immigrants criminels, et l'annulation des visas des pays étrangers qui ne reprendraient pas ces immigrants. Il promet aussi une peine de prison fédérale de deux ans minimum pour les immigrants expulsés qui tenteraient de revenir aux Etats-Unis, ainsi que la fin de l'accueil des réfugiés syriens.
> "Déchirer" l'accord sur le nucléaire iranien
Donald Trump a promis de renégocier un certain nombre de traités. Il souhaite notamment abroger l'accord "catastrophique" scellé en juillet entre les grandes puissances et l'Iran sur son programme nucléaire, qui a permis la levée d'une partie des sanctions internationales contre Téhéran.
Pendant la campagne, il a promis de "déchirer" cet accord. Après l'élection, la réaction du président iranien ne s'est d'ailleurs pas fait attendre: pour lui, Donald Trump ne pourra pas revenir sur l'accord, car il a été "entériné" par l'ONU.
> Reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël
Enfin, le nouveau président américain s'est présenté pendant toute la campagne comme un "ami" d'Israël, comme l'a souligné le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mercredi. "Le président élu est un véritable ami de l'Etat d'Israël et je suis impatient de travailler avec lui en faveur de la sécurité, la stabilité et la paix dans notre région", a-t-il déclaré.