États-Unis: le conseiller stratégique de Trump, Steve Bannon, quitte la Maison Blanche

L'ancien rédacteur en chef du site d'extrême droite Breitbart aurait provoqué l'ire du président en alimentant des fuites dans la presse pour nuire aux factions rivales au sein de la Maison Blanche.

Nouveau limogeage dans l'entourage du président des États-Unis. Steve Bannon, conseiller stratégique de Donald Trump, quitte la Maison Blanche ce vendredi, a annoncé l'exécutif américain après plusieurs semaines de spéculations sur le sort du conseiller controversé.

"Le secrétaire général de la Maison Blanche John Kelly et Steve Bannon se sont mis d'accord sur le fait qu'aujourd'hui serait le dernier jour de Steve", a indiqué Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison Blanche. Quelques minutes plus tôt, le New York Times avait indiqué que Donald Trump s'apprêtait à limoger son conseiller stratégique.

Des fuites dans la presse

En début de semaine, Donald Trump avait déjà laissé entendre que son conseiller était en mauvaise posture. S'il l'avait loué en apparences -"j'aime bien Bannon, c'est un ami (...) C'est quelqu'un de bien, pas un raciste"- il avait aussi rappelé qu'il était arrivé "tard" dans son équipe.

"Nous verrons ce qui arrivera à Steve Bannon", avait-il lancé, menaçant, donnant corps aux articles évoquant son extrême irritation face aux fuites organisées par son conseiller pour nuire aux factions rivales au sein de la Maison Blanche.

En pleine polémique sur Charlottesville

L'annonce du départ de Steve Bannon intervient en pleine polémique provoquée par les déclarations ambigües de Donald Trump sur les violences de Charlottesville. Samedi 12 août, une militante anti-raciste avait été tuée dans cette ville de Virginie, par un sympathisant néo-nazi, lors d'un rassemblement d'extrême droite. 

Le président américain, tout en condamnant les suprémacistes blancs et les néo-nazis qui avaient organisé la manifestation, avait estimé que leurs opposants anti-racistes avaient aussi des torts dans ces violences. De nombreux médias avaient alors souligné le silence du nationaliste et ultra-conservateur Steve Bannon, précise Le Monde.

Remettre de l'ordre dans la Maison Blanche

Le départ du conseiller stratégique de 63 ans, protagoniste majeur de la campagne atypique de Donald Trump qui a mené le milliardaire à la plus haute fonction, permet aussi au nouveau secrétaire général de la Maison Blanche d'affirmer un peu plus son pouvoir.

John Kelly, général à la retraite des Marines, avait été nommé par Donald Trump pour remettre de l'ordre dans une Maison Blanche qui donnait une impression de chaos.

Sur Twitter, le responsable de la plateforme d'extrême droite Breitbart, fondée par Steve Bannon, a réagi au limogeage de son mentor en un mot, rapporte franceinfo. "Guerre", a-t-il sobrement écrit.

La mise au point de Bannon

Devant le média Bloomberg, Steve Bannon a cependant voulu déclarer ce vendredi: "S'il y a la moindre confusion, laissez-moi clarifier les choses: je quitte la Maison Blanche et je pars au combat pour Trump et contre ses opposants - au Capitole (le siège du Congrès), dans les médias et dans le monde des affaires", a-t-il assuré.

J.P. avec AFP