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Amérique Latine

Chili: le viol d'une fillette de 11 ans réveille le débat sur l'avortement

Au Chili, l'Eglise catholique est très influente. L'avortement y est interdit sous toutes ses formes et le divorce n'est autorisé que depuis 2004. n'

Au Chili, l'Eglise catholique est très influente. L'avortement y est interdit sous toutes ses formes et le divorce n'est autorisé que depuis 2004. n' - -

Au Chili, le cas d’une fillette de 11 ans enceinte des suites d’un viol relance le débat sur l’avortement. Comme dans six autres pays d’Amérique latine, l’interruption de grossesse y est illégale, quelle que soit la situation de la mère.

A 11 ans, celle que l’on surnomme Belen pour protéger son identité, est enceinte de quatre mois après avoir été violée par son beau-père. L’affaire, révélée la semaine dernière, réveille le débat sur l’avortement au Chili.

Dans ce pays d’Amérique latine, la loi interdit l’avortement sous toutes ses formes. Peu importe que la mère soit encore une enfant, que sa santé soit en danger, ou encore qu’elle ait été victime d’une agression sexuelle.

Mobilisation pour le droit à l'avortement thérapeutique

Jusqu’en 1989, l’avortement thérapeutique, c’est-à-dire pratiqué pour des raisons médicales, était autorisé. Mais avant de quitter le pouvoir, le dictateur Augusto Pinochet l’a aboli, offrant un ultime cadeau à l’Eglise catholique, très puissante au Chili.

L’actuel président chilien, Sebastian Pinera avoue se sentir "touché" par l’histoire de la fillette, dont la santé pourrait être menacée compte tenu de son jeune âge.

Ce mardi, Belen a affirmé sur la chaîne de télévision chilienne Canal 13 qu’elle était prête à avoir le bébé. "Ce sera comme une poupée que je tiendrai dans mes bras. Je vais l'aimer beaucoup même si elle est de cet homme qui m'a fait du mal, cela ne fait rien, je vais l'aimer", a-t-elle déclaré.

Plusieurs personnalités politiques et organisations féministes sont montées au créneau, réclamant le droit à l’avortement, notamment en cas de viol ou de risques pour la mère. Michelle Bachelet, la candidate socialiste à la présidentielle de novembre dernier, s’est également déclarée favorable à l’interruption de grossesse mais uniquement dans des cas extrêmes et déterminés.

S.L.