Qui est Mokhtar Belmokhtar, le jihadiste algérien?

L'information est à prendre avec précaution. Ce ne serait pas la première fois que Mokhtar Belmokhtar serait annoncé mort. Selon les autorités libyennes, le jihadiste algérien aurait trouvé la mort au cours d'un raid américain contre une ferme à 160 km à l'ouest de Benghazi. Une information non confirmée par Washington qui, avec précaution, ne reconnaît pour le moment que les frappes.
Les dernières nouvelles de Mokhtar Belmokhtar remontent à 2013. Depuis, peu de renseignements sont apportés sur celui dont l'ambition était de contrôler le Sahel au non d'Al-Qaïda à qui il avait à nouveau réaffirmer sa loyauté dernièrement, démentant ainsi les rumeurs d'allégeance à l'Etat islamique.
Se présentant lui-même comme un jihadiste précoce, Belmokhtar est né en 1972. Dès l'âge de 19 ans, il se serait rendu en Afghanistan pour acquérir une formation au combat. Blessé à un oeil, on lui donne son premier surnom: "le borgne". C'est à son retour en Algérie en 1993 que sa véritable carrière de jihadiste démarre.
Mister Malboro
Cette date coïncide avec la guerre civile dans le pays. Belmokhtar rejoint le Groupe armé islamique (GIA), l'une des groupes les plus sanglants et meurtriers. Pour eux, il va créer une cellule basée principalement au Sahara. Quelques années plus tard, il participera aussi à la création du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), auteur de plusieurs actes terroristes et de brigandage.
Belmokhtar est aussi reconnu pour son organisation méthodique en matière de contrebande qui lui vaudra son surnom de "Mister Malboro", en référence au trafic de cigarettes. Ayant établi de nombreux liens avec les tribus du Sahara, qui le préviennent des mouvements des forces de l'ordre, entre autre, le jihadiste peut lancer des opérations de plus grande envergure.
Marié à plusieurs femmes touareg
Après avoir fait allégeance à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), il s'implante dans le sud désertique du Sahara, à la frontière avec le Mali. Il est soupçonné d'être à l'origine de l'enlèvement en 2003 de 32 touristes européens.
Ensuite, il se replie dans le désert malien où il va nouer de solides contacts avec les tribus touareg. Pour asseoir son autorité, il épouse plusieurs femmes de ces communautés. Un soutien important alors que Belmokhtar est en délicatesse avec les chefs d'Aqmi. Remplacé en 2007 par Abou Zeïd, en octobre 2012 il est destitué pour son manque de respect envers la hiérarchie.
Condamné à mort par l'Algérie
Il fait son retour en janvier 2013 avec l'attaque du site gazier d'In Amenas. Après trois jours, les autorités reprennent le contrôle de l'usine. Le bilan est lourd: 38 otages morts ainsi que 29 ravisseurs.
En mars 2013, il est annoncé mort, tué par l'armée tchadienne au Mali, avant que l'information soit démentie. En mai 2013, il revendique également des attaques contre l'armée nigérienne à Agadez et le site français d'uranium d'Areva à Arlit qui font au total une vingtaine de morts.
Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, il aurait commandité l'assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et la prise en otages de deux Canadiens en 2008, trois Espagnols et deux Italiens en 2009.