Nigeria: est-il possible de négocier avec Boko Haram?

Depuis janvier, 1500 morts seraient liés aux attaques perpétrées par cette secte. - -
Le gouvernement nigérian ne négociera pas pour l'instant avec le groupe armé Boko Haram. Le ministre de l'Intérieur nigérian, Abba Moro, a déclaré que ce n'était pas "à Boko Haram et aux insurgés de poser leurs conditions" avant d'ajouter qu'il n'était "pas question d'échanger une personne contre une autre". Alors que les membres du groupe islamiste sont qualifiés d'irrationnels et sans pitié, les pourparlers semblent aujourd'hui bien mal engagés.
Pour autant, il y a tout de même quelques exemples de négociations abouties comme pour l'enlèvement d'un prêtre français au Cameroun. Le président du Cameroun, Paul Biya, avait vivement contribué à la libération, sans rançon, du père Geroges Vandenbeusch.
"Bring Back Our Girl": un mouvement d'ampleur internationale
Si les négociations sont pour l'instant mal engagées, une vague de solidarité s'est soulevée dans le monde entier, et certains pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France prêtent désormais main forte au Nigeria.
En France, Carla Bruni, Sandrine Kiberlain, Alexandra Lamy, Valérie Trierweiler et plusieurs autres personnalités publiques se sont réunies place du Trocadéro, à Paris.
Un flot de message d'espoir et de soutien inespéré a aussi émané des réseaux sociaux. Des milliers d'internautes se sont mobilisés sur la Toile par le biais de ces réseaux: un moyen de faire pression sur le gouvernement nigérian qui n'a encore engagé aucune mesure effective.
Des pilotes américains ont survolé le Nigeria, en mission de surveillance et d'espionnage, en quête des victimes.
Boko Haram signifie "l'éducation occidentale est un péché" en langue Haoussa, la plus parlée au nord du Nigeria. Depuis 2009, le groupe a multiplié les attaques contre les établissements scolaires et, en avril, a kidnappé 276 lycéennes dans écoles au Nigeria. Abubakar Shekau, le chef du groupe armé qui a revendiqué l'enlèvement, menaçait de les vendre sur un "marché d'esclaves" et de les marier de force.