REPORTAGE - Mali : rencontre avec les amputés de Gao

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Quand le groupe islamiste Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), sévissait encore à Gao, avant l'intervention des forces armées françaises et maliennes, il terrorisait la population et n'hésitait pas à couper la main des innocents, au nom de la Charia, la loi islamique.
La terreur par l'amputation
Mouktel Al-Gahly se souvient encore de ce jour où il a perdu sa main. C'était en septembre dernier, il était 17 heures et Mouktel sortait du travail. Devant chez lui, deux hommes du Mujao l'accusent d'avoir volé un matelas.
L'homme crie son innocence mais il est arrêté. Après 27 jours de prison, les islamistes lui ont coupé la main droite. "Ils ont fait leur Charia. Ils ont crié 'Allah Akbar'. Et quand ils ont crié 'Allah Akbar', ils ont pris un couteau et ils ont coupé ma main, ici. Après je ne sais plus. Je me souviens juste qu'ils m'ont amené a l'hôpital", raconte-t-il.
Cocaïne city
Mouktel n'est pas un cas isolé. Son ami Issa, qui, lui aussi, s'est fait couper la main, affirme que ces islamistes utilisaient la religion pour cacher leur vrai visage. "Ils ne sont pas musulmans, ils n'ont pas pris le chemin des musulmans", estime Issa. "Ce sont des bandits".
Devant nos caméras, il tient à le prouver, en nous montrant un sachet de cocaïne que ses enfants lui auraient ramené, croyant récupérer du sel, lorsque le Mujao s'est enfui de Gao. "On garde ça pour montrer aux journalistes ce qu'ils faisaient, ce qu'ils étaient", explique-t-il.
Issa est la preuve vivante des activités criminelles du Mujao. Lorsque le groupe régnait sur Gao, le trafic de drogue était tellement intense et connu de tous qu'un quartier de la ville a même été rebaptisé "Cocaïne city". Tu vois ça? On garde ça pour montrer aux journalistes ce qu'ils faisaient, ce qu'ils étaient. C'est tout
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