Les dirigeants africains s'accordent l'immunité

Siège de l'Union africaine à Addis Abada (Ethiopie) en janvier 2014 - -
Les chefs d'Etat africains ne seront pas des justiciables comme les autres devant la future Cour africaine des droits de l'homme. Lors de leur dernier sommet, fin juin à Malabo, les Etats membres ont décidé qu'ils "ne devraient pas être jugés pendant qu'ils sont en exercice, parce que le navire de l'Etat doit continuer d'être dirigé", a déclaré Vincent Nmehielle, directeur des affaires juridiques au sein de l'UA.
Cette immunité, votée à l'unanimité, s'appliquera également aux hauts responsables gouvernementaux mais n'aura une application pratique que lorsque le tribunal sera en activité, ce qui n'est pas attendu avant plusieurs années.
L'idée d'une cour africaine a été lancée en 1998 par l'UA, mais ce tribunal continental n'est toujours pas opérationnel, à la fois pour des problèmes de financement et en raison de débats sur son rôle.
Les ONG en colère
Des organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé cette auto-immunité des dirigeants africains.
"C'est un pas en arrière dans la lutte contre l'impunité et une trahison des victimes de graves violations des droits de l'homme", a estimé Amnesty International dans un communiqué.