Egypte: la fin du ramadan laisse craindre une reprise des violences

Une femme pro-Morsi distribue des gâteaux à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, ce jeudi, au Caire. - -
Les pro-Morsi défient toujours le pouvoir intérimaire égyptien. Des milliers de partisans du président islamiste déchu célébraient jeudi au Caire l'Aïd el-Fitr, la fête de la fin du ramadan, tout en défiant un appel du gouvernement à se disperser au plus vite.
Des milliers de personnes ont participé à la grande prière de l'aube qui marque officiellement la fin du mois de jeûne sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda de la capitale égyptienne, occupées depuis la destitution de Mohamed Morsi par l'armée le 3 juillet. Plusieurs milliers d'opposants ont également défilé dans d'autres régions, en particulier à Alexandrie, la deuxième ville du pays, et à Qena, dans le sud.
Avec la fin du ramadan, les violences pourraient reprendre.
Mercredi, le gouvernement a menacé à nouveau de disperser les manifestants par la force, tout en affirmant ne s'être retenu qu'en raison du "caractère sacré" des festivités. Les dirigeants des Frères musulmans ont appelé à maintenir les rassemblements "jusqu'à la victoire".
Des négociations au point mort
Ahmed Al-Tayeb, le grand imam d'al-Azhar, principale autorité sunnite d'Egypte, a réclamé mercredi soir aux autorités une réunion extraordinaire de sortie de crise après l'Aïd el-Fitr. Malgré les nombreuses tentatives de médiations étrangères, les négociations visant à trouver une issue pacifique au conflit ont pour l'instant toutes échouées.
La présidence égyptienne a tenu les Frères musulmans pour responsables de cet échec et prévenu qu'ils devraient assumer "les conséquences à venir de leurs violations des lois et de leur mise en danger de la sécurité publique".
Les soutiens du président Morsi continuent d'affirmer que la destitution du premier président démocratiquement élu du pays est un "coup d'Etat". De leur côté, John Kerry et Catherine Ashton, les chefs des diplomaties américaine et européenne, ont répliqué que le nouveau pouvoir égyptien avait une "responsabilité particulière pour lancer le processus" démocratique.
Selon les autorités, la transition ne devrait pas excéder neuf mois, durant lesquels une nouvelle Constitution doit être adoptée avant des élections début 2014. Les différentes manifestations, qui opposent pro et anti-Morsi, ont déjà fait plus de 250 morts.