Crash en Egypte: l'analyse des boîtes noires privilégie "fortement" la thèse de l'attentat

Dans l'enquête sur le crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien, samedi dernier, la piste de l'accident semble bel et bien enterrée. Après une analyse d'une boîte noire, le caractère "brutal, soudain" du crash de l'Airbus A321 russe de la compagnie Metrojet a été confirmé, selon une source proche du dossier, citée par l'AFP. "Tout est normal, absolument normal pendant le vol, et brutalement plus rien", a déclaré cette source.
"Cela va dans le sens de la soudaineté, du caractère immédiat, de l'événement", a-t-elle ajouté, alors que les deux boîtes noires, celle des paramètres de vol et celle contenant les conversations de l'équipage, ont été analysées. La veille, le président américain, Barack Obama, avait évoqué la "possibilité" d'une bombe à bord.
L'analyse des boîtes noires a été croisée avec des relevés sur les lieux du crash, ce qui permet aux enquêteurs de "privilégier fortement" la thèse de l'attentat. Cette source, qui a requis l'anonymat, ajoute:
"Théoriquement, l'hypothèse d'une explosion accidentelle aussi brutale est possible, mais dans les faits elle est de l'ordre du très peu probable (...) un avion ne s'arrête pas net comme cela de transmettre des données en pleine altitude de croisière s'il n'y a pas une brutale explosion".
Des impacts allant de l'intérieur vers l'extérieur
Cette source a par ailleurs souligné que sur les photos des débris, certains apparaissent criblés d'impacts allant de l'intérieur vers l'extérieur de l'appareil, "ce qui accrédite plutôt la thèse d'un engin pyrotechnique", a-t-elle estimé. "Tout était normal" jusqu'à la 24e minute de vol, moment où les deux machines ont cessé de fonctionner suite à une "très soudaine décompression explosive".
France 2 avance que le crash aurait été provoqué par l'explosion d'une bombe, citant un enquêteur qui a eu accès aux boîtes noires. Selon la chaîne, le bruit d'une explosion pendant le vol a été clairement entendue lors de l'analyse des boîtes noires.
Londres et Moscou ont d'ores et déjà suspendu leurs vols depuis Charm el-Cheikh et Barack Obama a évoqué la "possibilité" d'une bombe à bord. La branche égyptienne du groupe Etat islamique a, quant à elle, revendiqué le crash.