BFMTV
Afrique

Cameroun: le père Georges, "un homme au service des gens"

Le père Georges, entouré de femmes et d'enfants camerounais en février dernier

Le père Georges, entouré de femmes et d'enfants camerounais en février dernier - -

"Un homme bon et proche des gens". Ce sont les mots qui viennent à l'esprit des paroissiens de Sceaux pour décrire le père Georges, qui officiait là-bas avant de partir pour le Cameroun.

Le père Georges Vandenbeusch, enlevé au nord du Cameroun ce jeudi, avait décidé de rester dans le pays entre trois et six ans. Conscient des risques qu'il encourait, le prêtre français est resté par "solidarité". Georges Vandenbeusch est décrit par les paroissiens de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, où il officiait, comme "un homme bon et proche des gens".

Le père Georges est parti en Afrique pour s'enrichir dans son métier. " Nous avons intérêt à puiser des ressources et de l'intelligence dans ces façons culturellement différentes d'accueillir le Christ" confiait-il au journal Le Monde, en août dernier. L'homme de foi a été stoppé dans sa mission pour l'Eglise, dans la nuit de mercredi à jeudi, kidnappé par des assaillants au beau milieu de la nuit. Arrivé au Cameroun en fin 2011, il avait pris le parti de rester malgré le danger apparent.

Ainsi, le rapt de la famille Moulin-Fournier en février dernier n'avait pas refroidi l'enthousiasme du prêtre de Sceaux. "Je reste au service des gens" avait-il confié à Monseigneur Gérard Daucourt, évêque du diocèse de Nanterre. Le maire de Sceaux, Philippe Laurent, qui l'a bien connu le décrit comme "un homme réservé et très cultivé, d'une grande rigueur morale et intellectuelle, "qui avait conscience de représenter une institution, l'Eglise".

Projets humains

Et c'est pour représenter l'Eglise qu'il avait à cœur de favoriser la scolarisation des petites filles camerounaises. Le père Georges s'était également illustré dans l'accompagnement des réfugiés du Nigeria qui arrivaient en masse depuis quelques mois. Il leur fournissait, dans la mesure du possible, un toit et des vivres selon le père Yves Saout, qui l'a rencontré sur place.

Georges Vandenbeusch était fasciné par l'Afrique, et "sa culture bien différente" de l'église du très huppé centre-ville de Sceaux, où il officiait. Il n'avait pas pour autant coupé les ponts avec ses anciens paroissiens. Marielle Blanchier, avec qui il partageait une communication épistolaire soutenue, raconte un homme profondément "humain, très à l'écoute et disponible pour tous."

Cette paroissienne l'avait revu il y a un an. Déjà, il était "pressé de repartir". Le père Georges mettait un point d'honneur à faire sonner les cloches toutes les heures de 8 heures à 19 heures. "Elles sont, croyait-il, le signe que l'église n'est pas qu'un bâtiment mais une assemblée. Il y a là une communauté vivante qui pourra vous accompagner à un moment difficile de votre vie". Jeudi soir, les cloches ont sonné pour Georges Vandenbeusch, à la paroisse de Sceaux.

P.G. (vidéo: Mélanie Vecchio)