Procès Pistorius: des balles conçues pour faire "un maximum de dégâts"

Oscar Pistorius a utilisé des balles dites "Black Talon". Des munitions qui laissent très peu de chances de survie aux victimes.

Le type de balles avec lesquelles Oscar Pistorius, le champion handisport, est accusé d'avoir tué sa petite amie le 14 février 2013, soulève de nombreuses questions, au septième jour de son procès.

La possession d'une arme à feu, bien qu'en baisse, est répandue en Afrique du Sud, mais les balles expansives qu'il aurait utilisées ont fait l'objet de plusieurs interdictions.

Appelées "Black Talon", elles "s'ouvrent une fois dans le corps et lacèrent les tissus", explique à l'AFP Jacobus Steyl, un expert balistique basé à Durban, dans l'est du pays. Comparables aux balles artisanales préparées en sciant une croix sur la tête du projectile, leur propriété permet à la chemise de la balle de s'ouvrir à l'impact comme les pétales d'une fleur, sur plusieurs centimètres dans les chairs.

Très peu de chances de s'en sortir

"Cela provoque de graves dégâts... et c'est assez dangereux", ajoute Jacobus Steyl, corroborant la déposition du médecin légiste Gert Saayman qui, depuis lundi, détaille crûment l'état du corps de Reeva Steenkamp, autopsié au lendemain de cette sinistre Saint-Valentin.

Les "Black Talon" sont conçues pour faire "un maximum de dégâts", a dit Gert Saayman à la Cour. "Les victimes de ces balles ont très peu de chances de survie à cause de l'hémorragie interne massive qu'elles causent", souligne aussi Andy Fuller, propriétaire au Cap d'un club de tir.

Tirées de près, elles tuent presque à coup sûr, comme dans le cas de Reeva, qui se trouvait à quelques mètres de Pistorius, uniquement séparée de lui par une porte fermée.

Le sportif, qui ne se séparait jamais de son calibre 9 mm, affirme avoir tiré par accident, croyant à un cambrioleur caché dans ses WC fermés à clé.

A. D. avec AFP