Pistorius : le sérieux de l'enquête remis en cause

Hilton Boha à l'audience d'Oscar Pistorius le 21 février à Pretoria. - -
Au troisième jour de l'audience d'Oscar Pistorius, le champion olympique sud-africain inculpé pour le meurtre de sa petite amie, les projecteurs se tournent vers l'officier de police chargé de l'enquête.
L'enquêteur Hilton Botha, est lui-même accusé de sept tentatives de meurtre pour avoir tiré sur un taxi collectif en 2009, alors qu'il était ivre. L'affaire avait d'abord été classée, avant d'être rouverte tout récemment. Mais l'officier de police n'a pas été suspendu, et on lui a même confié cette affaire hyper-médiatique.
"Mon sang n'a jamais été testé après la fusillade, je n'étais pas ivre", a contesté Botha, expliquant que le taxi collectif avait fait une queue de poisson au véhicule des policiers alors qu'ils étaient à la poursuite de bandits.
"Oublié" de prélever une douille
Mercredi, face à Botha, Barry Roux, l'un des meilleurs avocats du pays avait pointé une à une les failles de l'enquête, donnant l'impression au public de la salle d'audience que le dossier de l'accusation s'effondrait pan par pan.
Botha a dû admettre successivement que ses hommes avaient "oublié" de prélever une douille dans la cuvette des toilettes, et étaient entrés dans la maison sans chaussures de protection. Ils n'ont pas non plus vérifié les appels téléphoniques de l'accusé.
Il a aussi dû reconnaître la faiblesse de témoignages clés. Ainsi Maître Roux a eu beau jeu de noter qu'un témoin, affirmant avoir entendu des cris de dispute dans la nuit, habite à plus de 300 mètres de la maison de Pistorius.
Et qu'un autre témoin, affirmant avoir entendu une femme crier entre deux séries de coups de feu, a fait état de cinq ou six tirs, alors que la police affirme que Pistorius n'a tiré que quatre fois.
Botha avait brossé mercredi un portrait plutôt sombre du champion, relevant que Pistorius avait déjà arrêté par le passé pour avoir agressé quelqu'un chez lui. L'agression n'avait cependant pas pu être prouvée.