Pistorius fixé sur son sort le 11 septembre

L'athlète Oscar Pistorius lors de l'audience du 24 mars 2014 au tribunal de Pretoria. - -
Dans l'affaire Pistorius, la juge Thokozile Masipa a annoncé qu'elle rendra son verdict le 11 septembre à 9h30 du matin, clôturant un procès fleuve de cinq mois.
Avant cela, Barry Roux jouait ce vendredi sa dernière carte. L'avocat d'Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie en février 2013, a tout fait, au 41e et dernier jour de son procès, pour démontrer que le champion paralympique sud-africain avait tué Reeva Steenkamp par erreur.
Son atout: la psychologie. "Il a tiré par réflexe (...), suivant son instinct primaire dans un état de vulnérabilité", a lancé cet avocat chevronné devant le tribunal de Pretoria. Amputé des deux jambes à la naissance, Pistorius sait en effet que "l'option de fuite, en cas de danger, n'existe pas", a argué Barry Roux. Or, cette nuit-là, le sprinter ne portait pas les prothèses qui font de lui l'un des hommes les plus rapides du monde.
Cambrioleur vs. dispute
Dans son style rond, Barry Roux a relaté devant la cour le récit qui correspondait à la version de son client: Oscar Pistorius ignorait que Reeva Steenkamp se trouvait aux toilettes, peu après 3 heures du matin cette nuit-là. Il a entendu un cri et cru qu'un cambrioleur s'était introduit dans la maison. Pris de panique, il a saisi une arme et fait feu sur la porte des toilettes.
Pour l'accusation en revanche, l'affaire est claire: des voisins ont entendu les éclats d'une dispute environ deux heures avant la mort de Reeva. Puis des témoins ont perçu des cris de femme et ce qu'ils ont assimilé à des coups de feu à l'heure du drame. Le procureur Gerrie Nel en conclut à la dispute et au meurtre avec préméditation.
Le procureur requiert sa condamnation
Ce magistrat redoutable, surnommé "le pitbull", a demandé jeudi à l'issue de son réquisitoire la condamnation pour meurtre d'Oscar Pistorius. Même si la cour de devait pas retenir sa version, a-t-il souligné, l'athlète a tout de même tiré sur ce qu'il a perçu, de son propre aveu, comme un être humain.
La juge Thokozile Masipa doit indiquer à l'issue de l'audience quand elle compte rendre son verdict.