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"Si elle a fauté, elle doit payer": des habitants d'Hénin-Beaumont réagissent à la condamnation de Marine Le Pen

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Des habitants d'Hénin-Beaumont estiment qu'il est "normal" que Marine Le Pen ne soit plus éligible si "elle a été jugée coupable". Certains projettent déjà la candidature de Jordan Bardella à l'élection présidentielle de 2027.

"Si elle a fauté, elle doit payer". Alors que de nombreuses personnalités de droite et d'extrême droite ont remis en question la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics, plusieurs habitants d'Hénin-Beaumont, fief du Rassemblement national, ont estimé que cette décision était "normale" à la vue des faits reprochés.

"Elle a été jugée coupable des faits qui lui sont reprochés donc c'est normal qu'elle n'ait plus le droit d'être éligible", estime l'un d'entre eux.

"Si elle a fauté, elle doit payer", abonde un autre, avant de se projeter sur l'après: "Le jeune petit Bardella va être favori, je pense que ça va faire sauter le plafond de verre du RN car les jeunes vont voter pour Jordan Bardella".

"Si ce n'est pas elle, ce sera un autre, ce sera Bardella, elle a des remplaçants", ajoute une autre habitante de la commune.

Ce mardi matin, les militants du RN étaient mobilisés sur le marché d'Hénin-Beaumont. Le sénateur du Pas-de-Calais Christopher Szczurek indique à BFMTV que 2.000 tracts ont été imprimés pour être distribués dans la matinée. 200.000 supplémentaires seront distribués ce week-end dans une grande partie du Pas-de-Calais.

"Un jour funeste pour notre démocratie"

Invitée du JT de TF1 le soir de sa condamnation ce lundi 31 mars, Marine Le Pen a dénoncé une "décision politique", un "jour funeste pour notre démocratie", et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires". Celle qui a annoncé vouloir faire appel a prévenu qu'elle n'allait "pas se laisser éliminer ainsi".

Elle a exigé une audience en appel rapide, espérant qu'une décision plus clémente lui permette d'être sur la ligne de départ en 2027. Mais le procès en appel ne devrait pas se tenir, compte tenu des délais habituels de la justice, avant un an, avec une décision plusieurs semaines plus tard, soit pas avant la fin 2026, à quelques mois de la présidentielle. Et sans garantie que la cour d'appel rende une décision différente de celle du tribunal.

De son côté, Jordan Bardella a dénoncé sur X un "scandale démocratique". Le président du RN a annoncé "l'organisation ce week-end de distributions de tracts et mobilisations pacifiques", et critiqué "la tyrannie des juges" tout en condamnant "les menaces, les injures ou les insultes" à leur égard.

Pauline Delevoye, Vincent Vieillard avec Emilie Roussey et AFP