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Nord: face à la flambée épidémique, les services de "contact tracing" surchauffent

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Le nombre de contaminations au Covid-19 augmentant quotidiennement de façon exponentielle, les agents de la CPAM doivent multiplier les appels aux malades et aux personnes qu'elles ont pu croiser peu avant leur contamination.

"C'est la première fois que vous êtes testé positif à la Covid-19?" Voilà l'une des premières questions que pose Camille Brenet lorsqu'elle appelle un malade nouvellement contaminé. Conseillère "contact tracing" à la Caisse primaire d'assurance maladie des Flandres, elle est chargée de rappeler les procédures d'isolement et de relever les numéros de téléphone des personnes croisées par son interlocuteur les jours précédant son infection.

Une mission qu'elle assure tant bien que mal, dans un service en surchauffe depuis plusieurs semaines. La propagation des variants -Delta et de surcroît Omicron- a entraîné une hausse exponentielle du nombre de cas de Covid-19. Mercredi, Santé Publique France recensait plus de 330.000 nouvelles infections en 24 heures à l'échelle nationale. Autant de nouvelles personnes à appeler par les services de "contact tracing".

"Ils s'interrogent plutôt sur leur période d'isolement, pour savoir jusqu'à quand ils doivent rester isolés, détaille au micro de BFM Grand Lille celle qui appelle une vingtaine de malades par jour. Après, on a aussi des questions sur le pass sanitaire. On essaie de répondre au mieux."

200 agents dans le département

Engagée sous la forme d'un contrat à durée déterminée au mois d'octobre, Camille Brenet a rejoint le service alors que s'amorçait la cinquième vague épidémique.

Au total, 34 conseillers sont mobilisés dans le service des Flandres, pour environ 200 agents répartis sur les quatre plateformes du département du Nord. En dépit des renforts, la charge de travail semble insurmontable.

"Sur la semaine dernière, au niveau du département du Nord, on était plus aux alentours de 5000 appels par semaine aux assurés, observe Pierre Duplessy, manager opérationnel de la plateforme "contact tracing" de la CPAM.

Une partie des appels dématérialisés

Pour juguler cette demande, "on a dématérialisé une partie de nos appels, dû à la hausse des contaminations". Et d'expliquer: "Les personnes positives reçoivent actuellement un SMS qui les invite à se rendre sur un téléservice où toutes les recommandations sanitaires leurs sont délivrées en matière d'isolement ou de dépistage".

Compte tenu de l'augmentation continue du nombre de contamination, est-il dès lors possible de faire perdurer le "contact tracing"? Interrogé par Franceinfo, Philippe Amouyel, médecin au CHU de Lille, juge la situation actuelle "ingérable". "La politique 'tester, tracer, isoler', ça marche bien lorsque l'on est à moins de 10.000 cas par jour", souligne l'intéressé.

Estimant que la majorité de sa population avait déjà été en contact avec le virus, le gouvernement sud-africain a décidé fin décembre de mettre fin au "contact tracing", sauf dans le cas de cluster ou de cas positifs dans des lieux fermés, comme les écoles, les prisons, les maisons de retraite ou dans le cas de grands rassemblements.

Florine Kurek avec Florian Bouhot