Manger bio près de chez vous, c'est possible

Plus de 200 animations jusqu'à 29 septembre pour faire découvrir le bio près de chez vous - -
Tout est parti en 2007 de la région Rhône-Alpes: comment mettre en avant le bio près de chez nous? Puis le mouvement a pris de l'ampleur. Il est désormais national, durant une semaine chaque année, avec l'opération "Bio et local, c'est l'idéal".
Il faut dire que pendant que 200 fermes disparaissent en moyenne en France, le nombre de fermes engagées en agriculture bio progresse. Le bio est créateur d'emplois: il faut une main d'œuvre plus importante: un peu plus de 2 personnes contre 1,5 en moyenne.
L'agriculture bio s'organise et les exemples se multiplient: Gwenaël Floch, maraîcher en Bretagne témoigne de ce rapprochement avec d'autres agriculteurs de sa région. Des magazins de producteurs Brin d'Herbe ont vu le jour. 20 fermes ont rejoint le mouvement.
Les producteurs peuvent entrer directement en contact avec les consommateurs. Ils sont plus de 1000 par semaine à venir acheter leurs produits. Pour Gwenaël Floch, les agriculteurs se réapproprient leur valeur ajoutée. L'exigence n'est plus la même en terme de qualité. Par ailleurs, la dimension collective permet d'augmenter les volumes.
Une plus grande exigence
Autre exemple en Ile-de-France. Bastien Fitoussi, chargé de mission au GAB (groupement des agriculteurs bio) d'Ile-de-France explique ainsi comment les fermes bio d'IDF ont été créées il y a 3 ans. Elles ont permis aux agriculteurs d'avoir une meilleure visibilité sur les besoins des clients. De nouveaux débouchés sont apparus comme la restauration collective ou encore les réseaux de magasins bio. Et finalement, ils ont créé une première. Jamais les agriculteurs conventionnels ne se sont engagés jusqu'à présent dans un regroupement collectif.
Les idées reçues ont la dent dure dans ce secteur: "le bio c'est cher et ca vient de loin". En réalité, plus de 50 % des fermes bio pratiquent des circuits courts.
80 % des Français tentés par le bio
Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB (fédération nationale d'agriculture biologique) regrette qu'il y ait un manque de politique publique claire en la matière. L'agriculture conventionnelle est largement soutenue par les subventions, tandis que la rentabilité des exploitants bio est plus forte. Il ne s'agit pas non plus d'opposer les uns aux autres, peut-être d'accompagner la conversion.
Certains agriculteurs craignent les mauvaises herbes et le développement de maladies chez leurs bêtes. La pédagogie est encore nécessaire. Les chiffres parlent d'eux-même: on dénombre 233 fois moins de résidus de pesticides dans les assiettes bio.
La France reste le 3ème consommateur mondial de pesticides. 440 substances sont autorisées sur le territoire. Près de 9 % des fruits, légumes et céréales contiennent des doses supérieures aux doses maximales admises.
L'agriculture bio est le mode de culture le plus contrôlé. L'offre ne peut encore répondre à toutes les demandes mais les agriculteurs structurent leurs activités. 80 % des Français souhaiteraient consommer bio.