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200 écoles fermées pendant la canicule: débrouillardise des parents et colère des syndicats contre le gouvernement

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Face à la chaleur qui touche la France cette semaine, 200 écoles fermeront leurs grilles cette après-midi. Preuve pour les syndicats et parents d'élèves d'une mauvaise gestion de la canicule par le gouvernement.

Les vacances scolaires commenceront-elles plus tôt cette année? Pas question pour Élisabeth Borne. Malgré la canicule, la ministre de l’Éducation nationale a plaidé sur le plateau de France 3, ce dimanche 29 juin, pour des "décisions au cas par cas", selon les départements. Aussitôt dit, aussitôt fait.

En ce début de semaine, près de 200 écoles publiques fermeront partiellement ou totalement leurs grilles sur décision municipale, alors que Météo-France a placé 84 départements de l'Hexagone en vigilance orange canicule ce lundi 30 juin. Le thermomètre devrait afficher parfois 40°C.

Ces derniers jours, plusieurs communes avaient déjà annoncé la fermeture d'établissements scolaires, à l'instar de Tours, qui a décidé de fermer toutes les écoles de la ville lundi et mardi après-midi.

35°C dans une salle de classe

Dans une salle de classe à l'école élémentaire de Vigny-Musset, à Tours, il faisait déjà 35°C ce lundi matin. Le ventilateur n'est pas parvenu à réguler la température de la pièce. Il faut dire que la bâtisse, de type "pailleron", est une vieille école. "Il fait très froid l'hiver et très chaud l'été. Il y a très peu d'isolation et dès qu'il fait chaud l'été, la température monte", explique Mathieu Lamomerie, le directeur de l'établissement à BFMTV.

Sur 200 enfants, seuls sept élèves étaient présents ce matin. "Il est évidemment très difficile de faire classe dans ces conditions. Il aurait été vraiment impossible d'assurer les cours", souligne Mathieu Lamomerie.

Les Tourangeaux sont ainsi invités à récupérer impérativement leur enfant à partir de 11h30 ou après la pause déjeuner à 13h30. L'initiative prise par la mairie de Tours a pour but de "garantir la sécurité et le bien-être" des enfants, a indiqué la municipalité dans un communiqué, vendredi soir.

"Compliqué de s'organiser"

Mais s'organiser en 48 heures n'a pas été de tout repos. Si certains parents d'élèves pourront déposer leur enfant chez les grands-parents, d'autres ont dû demander à être en télétravail ou travailler mi-temps.

"Je pense que ça reste mieux pour les enfants, même si c'est compliqué pour certains de s'organiser", explique une maman à BFMTV.

"Il n'y a pas de climatisation, il va faire vraiment très très chaud. Si c'est pour que les enfants suffoquent...", concède une autre maman, qui s'estime "chanceuse" de finir le travail à 13 heures pour pouvoir récupérer sa fille. "A contrario, on a des amis qui travaillent à plein temps et là on s'arrange entre parents pour pouvoir récupérer les enfants des autres".

Malgré la débrouillardise, la situation inquiète les syndicats d'enseignants. "Ce niveau d’alerte prévoit des restrictions d’activités, mais nous n’avons pas de réponse sur les implications que cela aurait pour l’éducation nationale", s'est agacée Sophie Vénétitay, responsable de ce syndicat majoritaire chez les enseignants des collèges et lycées, dans les colonnes du Monde.

L’Institut national de recherche et de sécurité estime qu'"au delà de 30 °C pour une activité de bureau et de 28 °C pour un travail physique, la chaleur peut constituer un risque pour la santé des salariés". Un constat, qui peut évidemment s'appliquer à un élève dans une salle de classe.

"On a l’impression que le gouvernement découvre les effets de la canicule comme si c’était la première fois que nous en vivions", dénonce Aurélie Gagnier, la porte-parole du SNUipp-FSU, auprès du Monde.

Un accueil pour les métiers prioritaires

Sur France 3, Élisabeth Borne a annoncé avoir sollicité les recteurs, en lien avec les préfectures et les maires, afin d'adapter l'accueil des élèves dont les parents ne peuvent pas les garder. "S’il y a un problème, il faut à la fois permettre à des parents qui le peuvent de pouvoir garder leurs enfants à la maison, et en même temps avoir des solutions pour ceux qui ne le peuvent pas", a prévenu la ministre de l’Éducation nationale.

C'est en ce sens, que l'académie d'Orléans-Tours a travaillé pour tenter de trouver des solutions. Sept collèges seront mis à disposition lundi et mardi dans l'agglomération de Tours, notamment pour les enfants de soignants, d'enseignants et de force de sécurité sans solution à partir de 13h30.

Clémence Renard avec Orlane Edouard