Le chouca est devenu la bête noire des agriculteurs, qui craignent pour leurs cultures

Il ressemble à un petit corbeau noir, et en groupe, est capable de détruire une parcelle agricole complète C'est le chouca, bête noire des agriculteurs, qui semblent être particulièrement vorace cette année. Inquiets pour l'avenir de leurs plantations, et les rendements diminués de leurs champs, ils réclament la régulation de cette espèce protégée en France.
"Depuis samedi dernier, le jour où les choucas se sont installés sur la parcelle, on a vu les plans disparaître les uns après les autres à tel point qu'aujourd'hui la parcelle on peut la considérer comme complètement détruite, on ne peut plus assurer aucun rendement", a déploré ce mardi sur BFMTV Patrick Charpentier, agriculteur du Finistère.
Selon lui, les pertes estimées sont de 650 euros par hectare sur son champs, coût auquel il faut ajouter le prix d'un nouvel ensemençage, pour pouvoir espérer un rendement dans les mois à venir.
"C’est désolant: nous sommes quasiment à 1000 hectares de maïs détruits dans le Finistère", déplore un autre agriculteur, interrogé par Ouest France. Le journal régional Le Télégramme relaie lui la colère des agriculteurs des Côtes d'Armor "à cran".
Une espèce protégée
Ce n'est pas la première année que les cultivateurs demandent des solutions pour éviter les ravages sur leurs cultures. Mais le chouca des tours est une espèce protégée par l'arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés en France.
Toutefois, des dérogations ont été données à certains départements. "Dans l'Ouest de la France, et notamment dans certains départements bretons, la population de choucas a fortement augmenté depuis les années 90 et peut occasionner des dommages aux cultures; semis de maïs, pois, pomme de terre et ensilage", explique un document du Sénat sur le sujet.
Afin de limiter ces dégâts, des dérogations pour chasser l'espèce ont été accordées au Finistère, aux Côtes d'Armor ou encore au Morbihan. L'abattage du chouca est autorisé dans le département du Finistère à raison de 12.000 oiseaux par an, mais les agriculteurs souhaiteraient augmenter cette limite.
"On vit dans une sinitrose complète"
D'autres techniques pour faire partir les choucas sont utilisées en attendant, mais leur efficacité est limitée. Les effaroucheurs par exemple sont des appareils provoquant des effets visuels ou sonores faisant fuir les oiseaux. "Ça nous a permis dans un premier temps de les éloigner, ça nous a servi pendant deux jours, mais ce qui a été constaté rapidement c'est que c'est le voisin qui a profité de la présence des choucas chez lui" par la suite, explique Patrick Charpentier.
"On vit dans une sinitrose complète par rapport à cette problématique chouca", se lamente l'agriculteur. "On ne vit qu'autour du chouca. Le matin on fait le tour des parcelles pour se rendre compte si la dernière ensemencée a toujours ses plants de maïs ou de petits pois".
La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) conseille à ses membres de systématiquement déclarer les dégâts provoqués par les choucas. "Même si cette espèce est protégée, il faut déclarer les dégâts subis pour demander le tir de cette espèce", écrit la section de Loire-Atlantique sur Twitter.