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Les "vrais vêtements" anti-crise de Castelbajac

Jean-Charles de Castelbajac (à gauche) a esquissé pour sa collection prêt-à-porter printemps-été 2011 un vestiaire joyeux et multicolore, résolument anti-crise. /Photo prise le 5 octobre 2010/REUTERS/Pascal Rossignol

Jean-Charles de Castelbajac (à gauche) a esquissé pour sa collection prêt-à-porter printemps-été 2011 un vestiaire joyeux et multicolore, résolument anti-crise. /Photo prise le 5 octobre 2010/REUTERS/Pascal Rossignol - -

par Marine Pennetier PARIS (Reuters) - "Be tropical in your head": Jean-Charles de Castelbajac a esquissé mardi un vestiaire joyeux et multicolore,...

par Marine Pennetier

PARIS (Reuters) - "Be tropical in your head": Jean-Charles de Castelbajac a esquissé mardi un vestiaire joyeux et multicolore, résolument anti-crise, embarquant public et journalistes à bord d'un avion en partance pour les Tropiques.

"Tout le monde a parlé de la crise cette année mais personne n'a apporté de réponse. La réponse à la crise passe par la beauté et l'énergie positive", explique le créateur français à l'issue du défilé.

Réuni sous une tente du pavillon Alexandre III, le public a donc assisté à une présentation une nouvelle fois haute en couleurs de sa collection printemps-été 2011 de prêt-à-porter féminin dévoilée dans le cadre de la semaine de la mode parisienne qui s'achève mercredi.

"Ladies and gentlemen, welcome onboard this Uber Tropikal Airlines": une fois énoncées les recommandations d'usage, une hôtesse de l'air, calot vissé sur la tête et tailleur de laine noire rehaussé d'un foulard noir et blanc, s'élance sur le podium, bientôt suivie d'un steward arborant gilet de sauvetage jaune et bermuda noir.

Exilées volontaires sous les Tropiques, les silhouettes, perchées sur des escarpins, se succèdent au rythme du groupe "The Shoes" qui s'est produit en direct.

Marques de fabrique du créateur, quelques robes épistolaires en voile de coton blanc offrent aux couvertures de "Terre des hommes" et "Vol de Nuit" d'Antoine de St Exupéry une inattendue plongée sous les projecteurs et flashs de photographes.

Glissées dans d'amples pantalons Pierrot en coton, les silhouettes sont fluides et aériennes, laissant flotter derrière elles des rubans imprimés de citations "l'essentiel est invisible pour les yeux", phrase tirée du "Petit Prince".

Les colliers breloques Tour Eiffel et bracelets dorés mangent cou et poignets de mannequins. Les paires de lunettes de soleil assemblées les unes à côté des autres forment un top qu'on porte au-dessus d'un sobre short kaki.

TIGRE, ZÈBRE, IMPRIMÉS

Comme toujours chez Castelbajac, l'enfance n'est jamais loin. Une robe en cuir à franges bleues, vertes et rouges, accueille sur les épaules la tête de Félix le Chat. Une autre couleur rose poudre s'anime d'un tigre sur la poitrine quand un éléphant s'impose sur le devant d'une robe moutarde.

Les imprimés camouflage et africains côtoient des robes et sarouels dont l'imprimé zèbre prend des allures de marinières.

"Les cartoons ne sont que des prétextes pour raconter des histoires. Derrière, il y a de vrais vêtements", insiste Jean-Charles de Castelbajac à l'issue du défilé.

"J'ai longtemps été un artiste qui faisait de la mode, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Avant, il y avait des choses qui n'étaient pas indispensables, comme les manteaux-nounours qui relevaient plus de l'art que de la mode. Je veux désormais définir le code ADN de mon travail dans son côté le plus rigoureux", a-t-il dit à Reuters.

Signe d'un renouveau, une série de robes longues fourreau en satin aux noeuds volumineux dans le dos entrent pour la première fois dans une collection du créateur. L'une d'elle, brodée de sequins, porte l'inscription "Ceci n'est pas une robe du soir", en clin d'oeil à Magritte. A ces robes chics, Castelbajac ajoute comme accessoires des cols en forme d'airbag.

La collection a été chaudement applaudie, notamment par Dita von Teese et son compagnon Louis-Marie de Castelbajac, la chanteuse de pop australienne Micky Green et l'ancienne petite-amie de Kanye West, Amber Rose, reconvertie dans la mode.

Édité par Gilles Trequesser