Le monde de la culture prépare un recours contre le prolongement de la fermeture des salles

D'après le média Les Jours, des représentants du secteur culturel s'organisent pour déposer un recours après que Jean Castex a annoncé une fermeture des salles pour trois semaines supplémentaires.

C'était un nouveau coup de massue pour le monde de la culture. Jeudi soir, Jean Castex a annoncé que les cinémas, les salles de spectacle et les musées resteraient fermés trois semaines supplémentaires. Face à cette enième déconvenue pour un secteur à l'agonie, certains représentants du milieu s'apprêtent à déposer un recours devant le Conseil d'Etat dans le but de questionner la légitimité de cette mesure, rapportent Les Jours.

Il y a quelques semaines, Emmanuel Macron avait annoncé que les lieux culturels pourraient rouvrir leurs portes le 15 décembre, à condition que le nombre de cas rapportés positifs baisse sous la barre des 5000 par jour. Face à la stagnation de la baisse des contaminations, cette date a été repoussée jeudi soir au 7 janvier.

"Soit une suspension de la fermeture, soit un assouplissement"

Ce projet de recours est porté par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), avec le concours du Syndeac, le syndicat des scènes du spectacle vivant subventionné. Toujours d'après Les Jours, le Prodiss et la Fedelima (représentants du monde de la musique) pourraient se joindre à l'initiative.

"Il s’agit d’obtenir soit une suspension de la fermeture, soit un assouplissement", explique Guillaume Prieur, directeur des affaires institutionnelles de la SACD, au média en ligne. "Avant que le gouvernement ne prenne la décision de ne rien rouvrir, il y avait plusieurs options sur la table, comme un couvre-feu à 20 heures pour les spectacles, des jauges encore réduites… Il y a un vaste champ des possibles."

Il assure que cette mesure n’a "aucun fondement sanitaire ou scientifique", rappelant le protocole sanitaire mis en place dans les théâtres et les salles de cinéma entre les deux confinements (masque obligatoire, écart de fauteuils entre les spectateurs) afin d'éviter les contaminations.

La grogne de tout un secteur

Un discours qui rejoint celui de nombreux professionnels du secteur, alors que l'éventualité d'un maintien de la fermeture des lieux de culture se faisait sentir depuis quelques jours. "C’est plus dangereux et contaminant d’aller dans une réunion de famille, à 6 personnes, rester cinq heures, vous faire des embrassades ou rester sans masque (...) que d’aller dans un théâtre pendant une heure et demi pour voir un spectacle", estimait ainsi Loïc Bonnet, directeur du théâtre de l’Ouest à Rouen, cette semaine sur RTL.

La grogne du monde culturel tient aussi au fait que les réunions de famille en nombre restreint ont été autorisées pour Noël et que les commerces ont pu rouvrir leurs portes. "Est-ce que les salles de théâtre, qui depuis le début de cette épidémie n’ont jamais révélé le moindre cluster, doivent être aussi fermées?" s'agaçait Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point, sur BFMTV mardi. En outre, Les Jours rappellent que des études ont montré au début de la crise que les théâtres étaient des lieux à risque, mais qu'aucune ne l'a démontré depuis la mise en place des protocoles sanitaires.

Les Jours annoncent que le recours devrait être publié ce week-end, car il doit être déposé avant la publication du décret maintenant la fermeture des lieux de culture.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV