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"Arrestation" de Boualem Sansal: son avocat "vigilant" au "respect de son droit au procès équitable"

L'écrivain Boualem Sansal, à l'Académie française à Paris le 29 octobre 2015.

L'écrivain Boualem Sansal, à l'Académie française à Paris le 29 octobre 2015. - FRANCOIS GUILLOT / AFP

François Zimeray, l'avocat de l’écrivain arrêté en Algérie le 16 novembre, a promis d'être "vigilant" pour que les libertés fondamentales de l'auteur soient respectées.

Mandaté par les éditions Gallimard pour prendre part à la défense de l'écrivain Boualem Sansal arrêté en Algérie, l'avocat François Zimeray a promis d'être "vigilant" au "respect de son droit au procès équitable", dans un communiqué transmis à l'AFP dimanche par l'éditeur.

"L'arrestation d'un écrivain pour ses opinions porte toujours atteinte aux libertés fondamentales", affirme l'avocat spécialiste des droits de l'Homme et ancien ambassadeur de France au Danemark.

"Nous serons vigilants quant au respect de son droit au procès équitable, conformément aux engagements internationaux souscrits par l'Algérie", poursuit-il.

"Mobilisation symbolique" du monde littéraire

Vendredi, l'agence gouvernementale algérienne APS avait confirmé "l'arrestation" de l'écrivain de 75 ans, sans préciser de date. Selon plusieurs médias, Boualem Sansal aurait été arrêté le 16 novembre à l'aéroport d'Alger, en provenance de France.

Le sort de l'écrivain franco-algérien, en lutte contre le fondamentalisme religieux et l'autoritarisme, inquiète les milieux politiques et littéraires. Dimanche, le président de l'Académie Goncourt, l'écrivain Philippe Claudel, a jugé sur franceinfo "très inquiétant" le silence autour de la disparition de Boualem Sansal.

"Le monde littéraire se mobilise, mais cette mobilisation est symbolique car nous n'avons aucun pouvoir", a-t-il regretté.

Trente lauréats du grand prix de l'Académie française ont également lancé dimanche un appel aux autorités algériennes "pour qu'elles s'assurent de la sauvegarde physique et du respect des droits élémentaires de notre ami", dans une tribune publiée sur le site du quotidien Le Figaro.

Samedi, plusieurs Prix Nobel de littérature, dont la Française Annie Ernaux et le Turc Orhan Pamuk, avaient également demandé sa "libération immédiate", dans une tribune publiée sur le site de l'hebdomadaire Le Point, à l'initiative d'un autre écrivain franco-algérien, Kamel Daoud, lauréat du Goncourt 2024.

Contexte diplomatique tendu

Selon Le Monde, les autorités algériennes pourraient avoir mal pris ses déclarations au média français Frontières, réputé d'extrême droite, qui reprennent la position marocaine selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

L'agence de presse officielle algérienne APS a reproché vendredi à la France de prendre "la défense d'un négationniste qui remet en cause l'existence, l'indépendance, l'histoire, la souveraineté et les frontières de l'Algérie", qualifiant M. Sansal de "pantin utile".

Ces événements interviennent dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l'Algérie, après l'appui de Paris au plan d'autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental fin juillet.

CL avec AFP