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Alpes-Maritimes: bloqué en Ukraine, Laurent a pu rentrer à Beausoleil auprès de ses proches

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Laurent Rossi a pu rentrer à Beausoleil, dans les Alpes-Maritimes, avec sa famille auprès de son père. Une opération rendue possible grâce à une société de sécurité privée.

Nous avions rencontré Serge Rossi il y a un mois. "Je suis là, impuissant", confiait cet habitant de Beausoleil dans les Alpes-Maritimes, au micro de BFM Nice Côte d'Azur. Mais depuis, Serge Rossi a retrouvé le sourire.

Son fils Laurent, bloqué à Marioupol en Ukraine avec sa compagne et sa belle-fille, a pu rentrer en France avec sa famille le 22 mars dernier. "C'est du bonheur, c'est du vrai bonheur", se réjouit Serge.

Depuis, toute la famille est logée chez Serge et apprend à se connaître un peu plus. Mais malgré les rires, difficile d'oublier l'effroi, le stress et le traumatisme provoqués par cette guerre. "Une expérience comme ça, ça marque", confie Laurent devant la caméra de BFM Nice Côte d'Azur.

Quitter Marioupol dans la précipitation

Le bombardement du théâtre de Marioupol où sont logés de nombreux civils a fini par les convaincre de quitter la ville. Ils ont pu la quitter le 16 mars. "La situation devenait de plus en plus dangereuse", explique Laurent.

"C'était courir pour charger la voiture, prendre la voiture pour la mettre devant la porte du bunker, crier aux filles de monter et ensuite prier pour que tout se passe bien, qu'on ne prenne pas un missile ou un obus sur la voiture", relate ce dernier.

Aidés par une société de sécurité privée de la région

Au deuxième jour de leur voyage, ils sont contactés par une société de sécurité privée basée à Menton. "J'ai été pris en charge par la société Algiz sécurité en arrivant à Berdiansk. Ils avaient essayé de me contacter parce qu'ils avaient vu que j'étais passé dans les médias, mais c'était au moment où on n'avait pas de communication à Marioupol."

Grâce à la société, Laurent avait un contact sur place, un local. "On s'appelait pour se tenir au courant de la mission. En arrivant à Berdiansk ce qu'on devait faire c'était trouver un bus pour aller à Zaporijia, ce qui était très difficile parce que les autorités ne savaient pas qu'il y avait des bus."

Finalement, aucun bus ne partira. Il faut donc trouver une solution de repli. "Mon contact sur place m'a trouvé une voiture (...) il m'a dit:'Tu la prends et tu roules'." Sans GPS, Laurent a suivi pendant trois heures une autre voiture qui quittait également la ville.

Un périple de plusieurs jours

De là, Laurent et sa famille passent plusieurs points de contrôle russes. "Un militaire russe pensait que j'étais un tireur français (...) si je n'étais pas avec ma fiancée, il y a de grandes chances que je serais resté là-bas", craint Laurent.

Arrivés à Zaporijia, ils ont été pris en charge par des locaux. "Malheureusement on est arrivé au moment où il y a eu un couvre-feu de 36 heures. On a dû attendre le lundi."

Un chauffeur est venu les chercher pour les conduire à une nouvelle ville avant d'être pris en charge pour la Moldavie puis la Roumanie. "On commence à souffler quand on arrive en Moldavie parce qu'on sait qu'on quitte un pays en guerre et qu'on est à peu près en sécurité". Arrivés ensuite à Bucarest, ils ont pu prendre un avion direction Paris puis pour Nice quelques jours plus tard.

La petite fille scolarisée à Monaco

Toute la famille est désormais bien installée chez Serge. La priorité désormais est de trouver un logement. "J'ai été en contact avec la mairie de Beausoleil, il y aurait un logement social qui serait disponible, on croise les doigts désormais."

"La situation, j'ai de très gros doutes pour qu'elle s'améliore du côté ukrainien", explique Laurent.

Des proches de sa fiancée Véronica sont encore dans des zones dangereuses d'Ukraine. Ils espèrent pouvoir les retrouver prochainement en France. En attendant, la petite Victoria est déjà scolarisée à Monaco, où des professeurs russes l'aideront à communiquer et à s'intégrer.

Kelly Vargin et Alicia Foricher