Alpes-Maritimes: le désarroi d'un père pour son fils, bloqué en Ukraine

"Je suis là, impuissant", confie Serge Rossi, habitant de Beausoleil dans les Alpes-Maritimes. Tous les jours, il prend des nouvelles de son fils, bloqué en Ukraine avec sa compagne et sa fille.
Serge est très inquiet car son fils Laurent est bloqué à Marioupol, une ville de 441.000 habitants, ciblée par l'armée russe. La situation s'est fortement dégradée ce mercredi dans le principal port ukrainien de la mer d'Azov, le centre-ville et des zones résidentielles ont été bombardés par l'armée russe, selon les autorités locales et des habitants.
Les transports publics de la ville ont été mis à l'arrêt et certains quartiers sont privés d'électricité depuis vendredi dernier. "On est encerclé par les Russes", assure Laurent Rossi, par téléphone.
"Restez où vous êtes"
"Le ministère des affaires étrangères en France et en Europe ce n'est vraiment pas correct ce qu'ils font. Je suis avec ma fiancée et ma fille de 5 ans. Quand j'appelle et que je parle de rapatriement, ils ne parlent pas de date. Ils me disent "restez où vous êtes". Moi je leur dis qu'il faut que je parte, ça bombarde de plus en plus fort", explique Laurent.
Mais en cas de rapatriement, seul ce dernier, ressortissant français, peut en bénéficier. "Il n'y a plus d'administration, il ne peut plus rien faire. Il ne va pas laisser sur place sa chérie avec sa fille", s'indigne Serge.
Situation chaotique à Marioupol
Laurent avait donc prévu de rouler avec sa famille une dizaine d'heures, jusqu'en Modalvie. Mais les routes sont dangereuses et la famille se retrouve aujourd'hui presque sans ressources.
"Il a acheté une voiture mais elle n'a pas d'essence. Comme il n'y a plus d'électricité, la pompe à essence ne marche pas. Comme il n'y a plus de liquidités, les distributeurs ne marchent pas", détaille Serge.
En colère contre l'Etat français
Serge se sent impuissant. "On parle de mon fils, mon sang, ma chair. Ma femme qui pleure, je fais quoi?", s'interroge ce dernier. Il reproche à l'Etat français de ne pas avoir pris suffisamment en compte la sécurité de ses ressortissants.
"Tous les autres pays ont demandé à leurs ressortissants de partir sauf la France. Donc qu'est-ce qu'on fait? On les écoute, ils viendront nous chercher, ils feront quelque chose", se désepère le père de famille.
Il espère l'ouverture d'un couloir humanitaire pour permettre à son fils et sa belle-famille de quitter l'Ukraine en toute sécurité et les accueillir au plus vite chez lui.