Parti depuis plus d'une semaine, pourquoi l'incendie de Rougon est-il si compliqué à éteindre?

Depuis le 26 juillet, le massif autour de Rougon brûle. L'incendie a parcouru près de 860 hectares sur le secteur de Rougon-Castellane, et a connu plusieurs reprises de feu. La dernière en date, le 3 août. Malgré d'importants moyens déployés, le feu ne cesse de se raviver.
Les opérations d'extinction durent depuis plus d'une semaine. En cause, entre autres, une zone difficile d'accès pour les pompiers, et des conditions météorologiques qui ne leur sont pas favorables.
Sur place, les moyens départementaux étaient appuyés par une colonne de sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône et un détachement d'intervention héliporté.
Des zones très escarpées
"Le feu reste particulièrement actif", précise le colonel Christophe Paichoux à BFMTV.com. Les sapeurs-pompiers sont confrontés à une conjonction de facteurs qui rend les interventions difficiles.
"Rougon est un territoire escarpé, avec notamment une crête de 1700 mètres d'altitude, explique le colonel. C'est une zone où l'on n'a pas accès sauf par détachement héliporté. Or, ce sont des moyens limités et on ne peut pas tout traiter, il y a donc des reprises".
Seule une partie du feu est accessible pour les engins des sapeurs-pompiers. "On a un renfort d'un groupe d'appui, avec des bulldozers qui créent des pistes. Mais certaines pentes sont trop escarpées même pour eux".
Sous ces conditions, gravir un peu plus d'un kilomètre pour atteindre seulement une partie du feu prend plus de temps que d'ordinaire.
Une "sécheresse remarquable"
Les soldats du feu doivent également faire face à des conditions propices aux incendies. Le colonel Christophe Paichoux explique être confronté à "une situation de sécheresse remarquable qui facilite les départs et les reprises de feux".
En fin de journée, les vents se lèvent et attisent les flammes. "On peut avoir des rafales à 40 ou 50 km/h", estime le colonel.
Malgré une végétation asséchée, la quasi-totalité des hectares brûlés correspondent à de la "végétation basse", donc moins combustible que des résineux. Mais ce qui va favoriser la reprise de feu, c'est les braises cachées sous l'humus.
"L'humus est la couche de détritus végétal au sol. Le feu y couve pendant plusieurs jours et y est complètement invisible, jusqu'à ce qu'il reparte très vite, et surtout très fort", indique le colonel Christophe Paichoux à BFMTV.com.
"Aucun enjeu humain ou matériel n'est directement menacé par les flammes", précise la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence. Les pompiers en ce moment mènent une action marquée sur les lisières pour éviter que le feu continue de gagner en intensité et enfin le maîtriser.
"Le périmètre à tenir est très important", reconnaît le chef de file des pompiers des Alpes-de-Haute-Provence. "Sans compter que nous avons d'autres interventions simultanément. Les moyens peuvent vite venir à manquer."
Un second feu, actif dans le département, sur le secteur Villeneuve-Niozelles, a déjà brûlé 250 hectares.