Mort d'Émile: qui étaient les 17 personnes présentes lors de la mise en situation au Haut-Vernet il y a un an?

Que s'est-il passé le jour de la disparition d'Émile? Si cette question reste encore sans réponse, l'enquête a néanmoins connu un tournant cette semaine avec le placement en garde à vue de membres de la famille du petit garçon.
Ses grands-parents maternels, sa tante mais aussi son oncle sont ressortis libres de 48 heures d'auditions. Selon une source proche de l'enquête à BFMTV, tous les quatre étaient présents au Haut-Vernet au moment de la disparition d'Émile, ainsi qu'un autre oncle d'Émile. Ce dernier, mineur, a été entendu en audition libre cette semaine.
Une "mise en situation" il y a un an
Pour les enquêteurs, si la piste familiale n'est "pas fermée". Ils ont au moins une certitude: celle de l'intervention d'un tiers, en raison de plusieurs éléments d'analyses et de la découverte d'un "traumatisme violent" sur le crâne d'Émile.
Ce tiers fait-il partie des personnes convoquées il y a un an jour pour jour au Haut-Vernet? Le jeudi 28 mars 2024, 17 personnes ont en effet été convoquées dans le hameau pour une "mise en situation" dans le cadre de l'enquête autour de la disparition d'Émile. Deux jours plus tard, le crâne du petit garçon sera retrouvé, sur un chemin.
Selon nos informations, parmi ces 17 personnes qui ont rejoué leur emploi du temps du jour de la disparition d'Émile se trouvent: cinq membres de la famille du garçon présents dans la maison lors de sa disparition, trois membres de la famille passés par la maison ce jour-là mais au Bas Vernet au moment de la disparition, les deux parents d'Émile, deux témoins oculaires et cinq autres voisins.
Un an après la "mise en situation", les enquêteurs se concentrent toujours sur les rôles et faits et gestes de ces 17 personnes présentes le 8 juillet 2022.
"Il est possible, effectivement, que lors de cette 'mise en situation', l'auteur soit présent, mais peut-être pas", a lancé l'avocate de la tante d'Émile, maître Laure Bonnevialle-Haller, sur BFMTV. "L'enquête est là pour se poursuivre."
Tous les habitants présents au Haut-Vernet en juillet 2023 n'étaient pas convoqués par les enquêteurs pour la "mise en situation". Et inversement, puisqu’au moins une personne qui n’était pas dans le hameau en fin de journée le 8 juillet 2022 était attendue par les magistrats.
"C’est un choix d’enquête en fonction de ce qui est important ou pas", soufflait aussi une source qui suit l’affaire depuis le premier jour à BFM DICI, afin d’expliquer la liste des personnes convoquées.
Les grands-parents et plusieurs oncles et tantes convoqués
Lors de la mise en situation du 28 mars 2024, le grand-père et la grand-mère de l'enfant étaient bien évidemment présents. Plusieurs de leurs enfants, oncles et tantes du garçon, ont été également convoqués.
L'avocate de Philippe Vedovini, le grand-père maternel, était également présente le jour de la "mise en situation". Elle a insisté il y a quelques jours, alors que son client était en garde à vue, qu'il n'avait jamais changé de version des faits depuis la disparition d'Émile.
Selon lui, Émile s'est réveillé d'une longue sieste vers 17 heures. Son grand-père assure qu'il était à ce moment-là en train de fouiller dans le coffre de sa voiture, et de ranger des piquets pour faire un enclos pour ses chevaux lorsque le petit garçon a échappé à sa vigilance.
Une version confirmée par son épouse. Au moment de la disparition, chaque membre de la famille est affairé autour du garage. Ils procèdent à des va-et-vient. Des agissements qui ont donc été rejoués lors de la "mise en situation" il y a un an.
Deux témoins oculaires, qui ont changé de version
Deux témoins oculaires ont aussi été conviés par les enquêteurs. "Je ne sais pas à quoi m’attendre. Moi, je n’ai rien à me reprocher donc je m’en fous. Je ne suis pas stressé", avait déclaré à l'époque l'un de ces deux témoins à BFM DICI. "C'est quand même louche", avait-il ajouté.
Tout comme le second témoin oculaire, ce voisin avait aperçu le petit garçon dans l'après-midi précédent sa disparition dans la rue qui traverse le hameau, près de chez ses grands-parents.
Avant la "mise en situation", le premier avait déclaré avoir vu l'enfant descendre la rue à 16h30 vers le lavoir, là où un chien Saint-Hubert de la gendarmerie a marqué la trace du garçon pour la dernière fois. L’autre avait indiqué l'avoir aperçu en train de remonter cette rue vers 16h45.
Pourtant, après la journée où le Haut-Vernet a revécu le 8 juillet 2023, des certitudes ont émergé. Ainsi, les deux témoins oculaires, derniers donc à avoir vu Émile vivant, se sont accordés pour expliquer que le petit avait bien descendu la rue vers 17 heures, mais sans la remonter.
Les parents d'Émile aussi présents
Selon les informations de BFM DICI, lors des auditions face aux juges et enquêteurs, deux personnes convoquées ont également semblé hésiter sur l’horaire de leur présence au hameau le samedi 8 juillet en fin d’après-midi.
Rien d'anormal selon les enquêteurs, qui se voulaient tout de même prudents sur une enquête où "tout se joue dans un créneau horaire très court", nous avait confié une source en avril 2024.
Les parents d'Émile, qui n'étaient pas au Haut-Vernet lors de la disparition de leur fils, faisaient tout de même partie des personnes présentes ce jour-là, pour assister à la "mise en situation".