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Mort d'Émile: "ossements déplacés", "traumatisme facial violent"... Ce qu'il faut retenir des annonces du procureur

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Malgré la levée des gardes à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit Émile, disparu en juillet 2023 au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le procureur de la République d'Aix-en-Provence a détaillé ce jeudi 27 mars les dernières avancées de l'enquête et expliqué que "la piste familiale n'est pas refermée".

Au Haut-Vernet, tout le monde espérait une résolution de l'affaire, vingt mois après que le village ait basculé dans l'horreur. Mais après la levée des quatre gardes à vue des membres de la famille du petit Émile, ce jeudi 27 mars à l'aube, les spéculations sont relancées même si le mystère reste entier.

La grand-mère et le grand-père maternels de l'enfant, ainsi qu'un oncle et une tante, ont été entendus pendant 48 heures par les enquêteurs, avant d'être relâchés sans poursuite.

Ce jeudi, Jean-Luc Blachon, le procureur de la République d'Aix-en-Provence, a pris la parole sur l'affaire. Une première depuis près d'un an et la découverte par une randonneuse des restes du garçonnet, disparu à l'été 2023 au Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

• "Intervention d'un tiers" et ossements déplacés

Jean-Luc Blachon a donné les résultats des expertises réalisées "sur une durée de plusieurs mois" par les enquêteurs sur les ossements et les vêtements du petit Émile, découverts en mars 2024. Il est désormais acquis que "les vêtements et les ossements ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte" par une randonneuse sur un chemin forestier.

"Le corps de l'enfant ne s'est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt", ajoute-t-il, permettant aux enquêteurs de considérer "l'hypothèse que le corps n'ait pas demeuré au même endroit et dans le même biotope au cours du processus de décomposition et qu'il n'a pas été enfoui".

• "Un traumatisme facial violent"

Quant aux circonstances du décès du petit Émile, le procureur de la République explique, lors de sa conférence de presse, que les analyses ont pu "caractériser la présence de stigmates anatomiques évocateurs d'un traumatisme facial violent".

Autant de conclusions qui confirment donc une probable "intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Émile Soleil, explique-t-il.

• 287 auditions de témoins

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République était accompagné du colonnel Christophe Berthelin, commandant de la section de recherche de Marseille, qui a détaillé les opérations toujours en cours dans le cadre de l'enquête sur la mort d'Emile Soleil. Il évoque ainsi que les forces de police ont étudié "3.141 signalements", effectué 287 auditions de témoins", dont "quatre gardes à vue".

"27 véhicules ont fait l'objet d'analyses techniques et scientifiques", ajoute le colonnel, qui liste "50 perquisitions judiciaires" et "38 perquisitions numériques".

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Par ailleurs, "285 hectares ont été ratissés" dans le cadre des recherches sur la mort du petit garçon et "55 millions de données de communications" sont, encore aujourd'hui, analysées.

• La piste intrafamiliale "pas refermée"

À la fin de sa conférence de presse, le procureur de la République explique aux journalistes présents sur place que la piste d'un drame intrafamiliale "explorée à l'occasion des gardes à vue qui ont été réalisées et de l'ensemble des auditions qui les accompagnaient" est "une phase qui se termine", après les gardes à vue des grands-parents, de l'oncle et de la tante du petit Émile.

"Ça ne veut pas dire (que cette phase) se termine définitivement", précise-t-il. Jean-Luc Blachon exclut toutefois une élimination définitive de cette piste n'est "pas refermée", si "des éléments complémentaires, nouveaux" venaient "la prolonger" au cours "des investigations futures."

• Pas de mise en examen à ce stade

Les gardes à vue de la grand-mère et du grand-père maternels du petit Émile, ainsi que celles d'un oncle et d'une tante de l'enfant, "s'inscrivent dans la démarche que nous avons instituée dès le départ", explique le colonnel Christophe Berthelin, qui ajoute qu'il fallait "vérifier un certain nombre d'éléments recueillis au cours de ces investigations techniques et physiques importantes".

"Elles ont été placées en garde à vue parce qu'à la lumière de l'ensemble des éléments réunis, les charges n'étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier", ajoute le procureur.

Lucie Valais Journaliste BFMTV