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Haute-Provence

Mort d'Émile: les éléments évoqués lors de la première journée de garde à vue des membres de la famille

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Après 24 heures de gardes à vue, les quatre membres de la famille ont été entendus par les enquêteurs. Selon nos informations, les auditions se sont en particulier tournées vers le grand-père d'Émile.

Pour la première fois depuis la disparition d'Émile au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) en juillet 2023, quatre personnes ont été placées en garde à vue mardi 25 mars pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre": son oncle, sa tante et ses grands-parents maternels, dont les gardes à vue ont toutes été prolongées après le premier jour d'audition.

Selon nos informations, aucune nouvelle carte n’a été abattue par les enquêteurs face aux gardés à vue. Aucun élément probant, pouvant faire basculer l'enquête ou confirmer une hypothèse, n'a pour l'instant été soulevé.

Le rôle du grand-père au sein de la famille

Les enquêteurs de la section de recherches de Marseille ont abordé plusieurs éléments avec les gardés à vue, notamment les liens au sein de la famille et les rapports entre chaque membre, confie une source proche de l'enquête.

Le rôle du grand-père, Philippe Vedovini, considéré comme le patriarche de la famille a ainsi été évoqué, tout comme son attitude et son comportement avec son épouse et ses enfants. L'homme, père de 10 enfants qui aspirait plus jeune à devenir prêtre, est connu comme ayant un caractère bien trempé.

Philippe Vedovini a par ailleurs été entendu trois fois ce mardi, avant une quatrième audition ce mercredi 23 mars à 9h30.

Le passé de Philippe Vedovini

Les enquêteurs ont aussi tenu à revenir sur son passé, notamment l'affaire dite "de Riaumont". À 25 ans, il a été accusé par certains élèves de violences et agressions sexuelles sur mineurs du temps où il encadrait les pensionnaires d’un institut catholique de Riaumont dans le Pas-de-Calais.

Entendu aux côtés d'autres prêtres et éducateurs de l'époque, il avait reconnu alors "avoir botté des culs", mais "ce n'est pas souvent". "Les coups de pied, oui, j'en ai mis au derrière. Les gifles, j'en ai mises quelques-unes. Les coups de poing, j'en ai mis quelques fois, mais par exemple au niveau des épaules."

"Ce n'était pas méchant", avait-il déclaré. Philippe Vedovini a été placé sous le statut de témoin assisté dans ce dossier.

Encore une journée d'audition

Philippe Vedovini, sa femme Anne et leurs deux enfants vont continuer à répondre aux questions des enquêteurs en présence de leurs avocats jusqu'à la fin de leurs gardes à vue.

"Normalement, les enquêteurs n’attendent jamais la dernière audition pour abattre leurs cartes. La première, on est sympa. La deuxième, c’est musclé et la troisième, on montre à quelle sauce le gardé à vue va être mangé. Cela peut encore être aujourd’hui pour attaquer", analyse pour BFMTV une source habituée à la gestion de ces gardes à vue.

Les suspects pourront ressortir libres ou ils seront présentés devant les magistrats d'Aix-en-Provence, pour une éventuelle mise en examen suivi d’un placement en détention provisoire en fonction des faits reprochés.

En parallèle, des perquisitions ont eu lieu au domicile des grands-parents à La Bouilladisse et plusieurs véhicules saisis. D'autres actes d'investigation étaient également en cours ce mardi, ainsi que des auditions de témoins.

Pauline Revenaz, avec Juliette Moreau Alvarez