Alpes-de-Haute-Provence: le recours de One Voice pour suspendre des tirs de défense sur les loups rejeté

Des loups (Photo d'illustration). - AFP
Il est important pour les éleveurs de pouvoir défendre leurs troupeaux contre les loups. C'est en tout cas ce qu'a estimé le préfet des Alpes-de-Haute-Provence dans un communiqué paru ce lundi, après le rejet par le tribunal administratif de Marseille d'un recours déposé par l'association One Voice.
Cette dernière avait demandé la suspension de l'exécution d'un arrêté préfectoral datant du 19 décembre dernier, qui autorisait une exploitation agricole à effectuer des tirs de défense simple "en vue de la protection de ses troupeaux contre la prédation du loup".
639 attaques de loup en 2022
L'association de défense des animaux avait remis en question la légalité d'un tel arrêté préfectoral, mais le tribunal administratif de Marseille n'est pas allé dans son sens.
"Aucun des moyens invoqués par l'association requérante n'est de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté attaqué", rapporte la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence dans son communiqué.
Cette dernière se réjouit de la décision du tribunal, rappelant que les tirs de défense constituent aujourd'hui un "outil essentiel de protection face à la prédation lupine". La préfecture rappelle par ailleurs que 639 attaques de loup ont été recensées en 2022, pour 1985 victimes parmi les troupeaux, soit une augmentation des attaques de 23% et une hausse du nombre de victimes de 37% par rapport à l'année précédente.
Outre la perte de membres des troupeaux, la prédation du loup représente également une source de travail supplémentaire pour les éleveurs afin de se protéger des attaques, "des pertes de fertilité des brebis, des coûts induits qui ne sont pas consacrés à des investissements productifs, des trésoreries en difficulté".
One Voice nie l'efficacité des tirs de défense
Face à la hausse du nombre d'attaques de loup, il est possible depuis 2022 de faire intervenir dans les Alpes-de-Haute-Provence des lieutenants de louveterie pour effectuer des tirs de défense simple, et possible également de prendre des arrêtés préfectoraux autorisant ces tirs.
Ce n'est pas la première fois que l'association One Voice dépose un recours pour faire suspendre l'une de ces autorisations. En décembre dernier, elle avait obtenu devant le tribunal administratif de Nice la suspension d'une dérogation du préfet accordée à un éleveur, l'autorisant à défendre son troupeau avec des tirs de défense renforcée.
L'association estime que la présence du loup sur le territoire français est une "bonne nouvelle pour nos écosystèmes", et dément l'efficacité des tirs de défense contre les loups.
"Tuer un loup réduit certes la taille de la meute, mais ne diminue pas son territoire de chasse", explique l'association sur son site. "De plus, l'instabilité générée par la mort d'un des leurs entraîne une quête d'espaces vides et contribue à la constitution de nouveaux groupes. Le massacre des loups n'est donc même pas une solution valide au problème auquel on veut nous faire croire."
En 2022, 24 loups ont été prélevés dans les Alpes-de-Haute-Provence, soit une augmentation de 100% du nombre de prélèvements par rapport à l'année précédente. En plus de la possibilité de faire intervenir des lieutenants de louveterie, des fonds à hauteur de 130.000 euros ont été obtenus pour "doter les louvetiers de matériel plus performant", déclare la préfecture.