Nouvelle-Zélande: campagne sans précédent contre les prédateurs invasifs

Thylamys elegans, une variété d'opposum d'Amérique du Sud. (Illustation) - - flickr CC
La démarche est sans précédent par son envergure. D'ici à 2050, la Nouvelle-Zélande va consacrer beaucoup d'argent et d'énergie à éradiquer les espèces invasives présentes sur son territoire. Quelque 28 millions de dollars américains, en plus des 50 déjà investis par le gouvernement, vont être consacrés à cette cause à travers un joint-venture nommée "Predator Free New Zealand" - "Nouvelle-Zélande sans prédateurs". Le but est de permettre la préservation de l'écosystème du pays.
"Auparavant, les plus grandes menaces sur la vie sauvage étaient le braconnage et la déforestation, maintenant se sont les prédateurs introduits", déclare le Premier ministre John Key, sur le site web gouvernemental. "Les rats, opossums et hermines tuent chaque année 25 millions de nos oiseaux endémiques et menacent d'autres espèces endémiques comme des lézards, ainsi que le reste de notre environnement. Nous devons faire davantage pour le protéger", continue-t-il.
Des milliards de dollars pour mener à terme l'éradication
Pour venir à bout de la vermine, la Nouvelle-Zélande va devoir consacrer beaucoup plus de moyens. Une étude de chercheurs locaux a évalué l'éradication devant être menée sur plus d'un millier d'îles à environ 6,2 milliards de dollars. Une somme qui n'est cependant rien à côté de ce que représenteraient les pertes pour le secteur agricole sur la même période: 11 milliards de dollars.
"Il s'agit du programme de conservation le plus ambitieux au monde, mais nous pensons que si nous agissons ensemble en tant que pays, nous pouvons le mener à bien", s'est enthousiasmé John Key.
Mais le pari est encore loin d'être gagné. Dans The Guardian, le chercheur Mick Clout de l'université d'Auckland, juge que "le plus gros challenge sera celui d'éradiquer les rats et les souris des zones urbaines". D'autant que cette préservation, si elle vise le long terme, implique le massacre en masse de nombreux animaux, qu'ils relèvent de la catégorie des prédateurs invasifs ou pas. En Australie, le piégeage et l'abattage de chats sauvages avaient suscité une grande émotion.