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"C'est très difficile à vivre": la vie des habitants à l'arrêt après l'effondrement d'un pont au Muy

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Un pont s'est effondré au Muy (Var) ce dimanche 27 octobre, bloquant l'accès au domaine des Canebières. Près de 500 personnes ont fait le choix de rester sur place, mais la situation est compliquée pour certains travailleurs.

Trois jours après l'effondrement d'un pont au Muy (Var), la vie des personnes, bloquées au domaine résidentiel des Canebières, est à l'arrêt. 30 personnes ont été évacuées par des militaires ce mardi 29 octobre, mais environ 550 autres ont fait le choix de ne pas quitter les lieux. Parmi eux, Gino La Barbera, gérant d'une entreprise de BTP, est encore bloqué au sein du domaine.

"On ne travaille plus, je me présente sur le chantier pour faire acte de présence, mais sans le matériel je ne peux pas travailler", déplore-t-il auprès de BFM Toulon Var, expliquant qu'il ne peut pas transporter son matériel à pied.

"Je suis déprimé"

Le chef d'entreprise est bloqué avec trois de ses ouvriers. Les quatre hommes ont du mal à faire des lessives et à s'approvisionner. Une situation de plus en plus compliquée.

"Je suis déprimé ici, j'ai personne. Ma famille vit à 900 bornes d'ici, mes ouvriers sont bloqués là et ils ont aussi une famille à aller voir. C'est très difficile à vivre", insiste Gino La Barbera.

Il poursuit: "on a pratiquement plus rien à manger. Tout à l'heure, on va essayer d'escalader le pont, on va aller acheter la supérette. Ils ont ravitaillé que ce matin, il y a quelques bricoles, mais pas pour tenir une semaine".

"On s'entraide"

Edwige Berger, habitante du domaine des Canebières, témoignait mardi 29 octobre sur BFM Toulon Var. Pour elle tout va bien, car elle avait fait, par habitude, ses courses "bien avant". Ses congélateurs et ses placards sont pleins. Mais ce n'est pas le cas pour ses voisins.

"J'ai toujours habité loin des magasins, donc j'ai toujours un stock. J'ai des voisins qui n'ont pas de gros frigos qui ne peuvent pas faire autant d'achats que je peux en faire, il y en a d'autres qui venaient d'arriver et qui n'ont pas eu le temps de faire les courses (...) On s'entraide", détaille-t-elle.

Edwige Berger évoque aussi le cas des travailleurs: "Il y a des personnes qui travaillent qui ne sont pas à la retraite, qui ne peuvent pas aller travailler (...) Ce sont des petites entreprises, donc s'ils ne travaillent pas, l'argent ne rentre pas et ils ont téléphoné aux assurances, ils n'ont le droit à rien".

Depuis ce mardi 29 octobre, des équipes sont à pied d'œuvre pour construire une passerelle. Elle permettra aux 550 personnes habitant le domaine de circuler à nouveau librement à pied. Dans un deuxième temps, cette passerelle devrait aussi permettre la circulation des véhicules.

À long terme, la construction d'un nouveau pont est envisagée, selon la sous-préfète de Draguignan.

Solenne Bertrand