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79% des parents se disent inquiets pour la sécurité de leurs enfants

Des élèves se déplacent dans les couloirs d'un collège, le 04 septembre 2007 à Lyon, jour de la rentrée scolaire. Photo d'illustration

Des élèves se déplacent dans les couloirs d'un collège, le 04 septembre 2007 à Lyon, jour de la rentrée scolaire. Photo d'illustration - JEFF PACHOUD / AFP

Si les Français partagent le sentiment que la société est de plus en plus violente, et s'inquiétent notamment pour leurs enfants, ils estiment qu'il est possible d'agir, selon une nouvelle enquête "L'Opinion en direct" menée par l'institut Elabe pour BFMTV.

Ces derniers jours, les médias et les politiques se sont emparés de cas de violences dans la société, touchant notamment les jeunes. Un adolescent de 15 ans, Shemseddine, a été battu à mort jeudi dernier près de son collège à Viry-Châtillon, quelques jours après l'agression d'une autre adolescente, Samara, à Montpellier. Une autre jeune fille de 13 ans, Shanon, est décédée fin mars après avoir été hospitalisée à la suite d'un viol.

Pour l'opinion publique, la société française vit une réelle augmentation de l’insécurité. Ils sont 77% à le penser d'après une nouvelle enquête "L'Opinion en direct" menée par l'institut Elabe pour BFMTV et publiée ce mercredi 10 avril, rejetant l'idée que ce sentiment viendrait d'une surmédiatisation de la violence. 60% considèrent d'ailleurs que la France n'est pas un cas isolé, et que cette violence est aussi présente chez nos voisins européens ou dans les autres pays occidentaux.

39% "souvent inquiets" pour leurs enfants

Les parents sont notamment inquiets pour la sécurité de leurs enfants à 79% et 39% se disent "souvent inquiets". Un chiffre un petit peu moins élevé quand il s'agit de la propre sécurité des personnes interrogées. 17% déclarent se sentir souvent inquiets pour eux-mêmes et 43% de temps en temps, soit en tout, 60% des Français.

Le sentiment d’insécurité reste à un niveau élevé, et diffus dans toute la société selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 10 avril 2024.
Le sentiment d’insécurité reste à un niveau élevé, et diffus dans toute la société selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 10 avril 2024. © Institut Elabe pour BFMTV

À noter que ce sentiment recule depuis 2020, où il était au plus haut, mais traverse toutes les catégories de population. Avec une légère surreprésentation chez les femmes (65%), les classes populaires (66%) et à l’extrême droite de l’échiquier politique (73% et 72% pour l'électorat d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen contre 52% et 49% pour celui de Jean-Luc Mélenchon et d'Emmanuel Macron).

Pour 88% des personnes interrogées, le recul de l'autorité est un problème majeur dans la société, et 85% pensent que la justice est trop laxiste.

Recul de l’autorité, laxisme de la justice et violence répandue dans la société: un constat partagé par les Français​ selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 10 avril 2024.
Recul de l’autorité, laxisme de la justice et violence répandue dans la société: un constat partagé par les Français​ selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 10 avril 2024. © Institut Elabe pour BFMTV

Rôle des parents, influence des réseaux sociaux et des écrans

Concernant la violence chez les jeunes, constatée ces derniers temps, c'est majoritairement la défaillance des parents qui est pointée du doigt. 59% pensent que cela est dû aux parents qui ne jouent pas leur rôle. 43% souligne aussi l'influence des réseaux sociaux et des écrans.

Sont ensuite mentionnées le manque de sévérité de la justice (pour 37%), les trafics de drogue (pour 26%) et enfin les difficultés économiques et sociales (pour 16%). Ni la scolarité, ni le manque de policiers ne sont en revanche pris pour responsables.

Aux yeux des Français, les violences entre jeunes qui ont eu lieu ces derniers temps s’expliquent avant tout par le fait que les parents ne jouent pas leur rôle et par la violence sur les réseaux sociaux et écrans selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 10 avril 2024.
Aux yeux des Français, les violences entre jeunes qui ont eu lieu ces derniers temps s’expliquent avant tout par le fait que les parents ne jouent pas leur rôle et par la violence sur les réseaux sociaux et écrans selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 10 avril 2024. © Institut Elabe pour BFMTV

Contrairement à ce que laisse penser ce sentiment d'insécurité, les Français ne se montrent pas fatalistes. 73% réfutent l’idée selon laquelle "la violence est inéluctable, quels que soient les moyens que l'on donne à la police et à la justice" et que l'on ne peut rien faire contre la hausse de la violence.

Ils se montrent toutefois partagés sur l'efficacité de l'interdiction des smartphones au collège pour agir sur la violence chez les jeunes. La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a en effet proposé de confisquer les téléphones portables à l'entrée des établissements scolaires avant de les redonner aux élèves à la fin des cours. 50% jugent cette mesure efficace, et 50% inefficace. Seuls 61% des électeurs d'Emmanuel Macron y sont favorables.

Échantillon de 1.003 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 9 au 10 avril 2024.

Juliette Brossault