VIDÉO - Journée de la femme: Julie Gayet mère indigne dans un film choc

La réalisatrice Lisa Azuelos a tourné un court-métrage à l'occasion de la Journée de la Femme pour dénoncer la réalité des mariages forcés avec des enfants. Un film choc en noir et blanc dans les beaux quartiers de Paris.

"14 millions de cris", court-métrage choc en noir et blanc, raconte l'histoire d'une fillette de 12 ans, mariée de force à un homme âgé par ses parents, interprétés par Julie Gayet et Alexandre Astier.

Diffusée sur YouTube à l'occasion de la Journée mondiale des droits de la femme, cette fiction de 4 mn a été tournée il y a trois semaines par Liza Azuelos, réalisatrice notamment de "LOL" et de "Comme t'y es belle!".

Elle met en scène une fillette blonde aux yeux bleus, jouée par Adèle Gasparov, vivant dans un quartier chic de Paris. Un jour, en rentrant de l'école, sa mère - Julie Gayet tout sourire - lui offre une robe blanche, l'apprête et la maquille comme une poupée, sans lui dire pourquoi.

Quelque 70.000 fillettes concernées en France

Son père ne manque pas de la complimenter d'une phrase qui résonne de manière glaciale avec la fin de l'histoire: "Tu es une vraie petite femme!" La fillette est ensuite conduite par surprise en voiture à la mairie, où elle se retrouve devant une centaine d'invités enjoués, qui l'applaudissent sur son chemin vers l'autel, où l'attend un homme âgé.

La scène se termine par le viol de l'enfant par son nouvel époux. Ce film dérangeant mais nécessaire dénonce une réalité terrible, celle des mariages forcés, qui concerne selon le Fonds des Nations Unies pour la population quelque 14,2 millions de filles de moins de 18 ans chaque année, principalement en Afrique subsaharienne et Asie du sud. La France n'est pas épargnée: 70.000 jeunes filles seraient concernées.

Lisa Azuelos a pris le parti de mettre en scène ce fléau chez des Parisiens aisés, raconte-t-elle à Metronews. "Je ne suis pas là pour braquer la lumière sur une population et dire 'Regardez ce qu'ils font à leurs femmes'. De plus, on a besoin de s'identifier pour être en empathie. C'est pourquoi j'ai choisi de tourner à Paris. Quand les gens vont voir ce film, ils vont ressentir quelque chose qu'ils ne pourraient pas ressentir si cela ne les concernait pas. C'est malheureux mais très humain." Choc assuré.

A. G.