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Clichy: des musulmans s’opposent à la fermeture d’une salle de prière

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Près d'un millier de personnes ont manifesté samedi à Clichy dans les Hauts-de-Seine contre la décision de la municipalité de récupérer une salle de prière pour en faire une médiathèque. Pour compenser, une autre salle a ouvert en périphérie mais elle serait inadaptée.

Ils ont manifesté, brandissant des drapeaux français. Plusieurs centaines de musulmans se sont rassemblés ce samedi devant l'hôtel de ville de Clichy. Objet de la contestation, la salle de prière située rue d'Estienne d'Orves que la mairie souhaite récupérer. Ce centre, ouvert en 2013, accueille 1.250 fidèles par jours selon l'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC). A la place de cette salle de prière musulmane, le maire veut ouvrir une médiathèque et a fait ouvrir en échange un autre centre cultuel en périphérie de la ville. Mais pour les fidèles, pas question de déménager.

"Il faut aller voir là-bas, c'est une zone industrielle, il n'y a pas d'éclairage, il n'y a rien. C'est un trou à rat, c'est pas un centre cultuel", résume Hamid Kazed, le président de l'UAMC.

Ce dernier n'a pas de mots assez durs à l'encontre du maire. "Je suis Français, musulman, mais je ne me sens pas Français avec Monsieur le maire. C'est comme s'il a honte de nous aider", poursuit-il. 

"Un lieu de culte décent"

Des critiques que ne comprend pas le maire Les Républicains Rémi Muzeau. Pour lui, des dispositions ont été prises afin de permettre aux fidèles de continuer de pratiquer leur culte.

"J'ai trouvé ça scandaleux qu'on puisse dire que je ferme un lieu de culte et qu'il n'y a plus de lieu de prière à Clichy. Si j'avais été anti-musulman je n'aurais pas fait de mosquée en arrivant, je l'ai fait, ce n'est pas un leurre", se défend-il. 

Le nouveau lieu de culte proposé, qui sera la seule mosquée de la ville, est un ancien bâtiment administratif pour le moment peu fréquenté. Le maire estime que ce nouveau lieu est tout à fait adapté à accueillir les fidèles.

"Là-bas vous avez deux niveaux de prière, plus trois niveaux d'école au-dessus. Il y a un lieu de culte décent, il faut que tout le monde y aille. Et puis qu'on ait une médiathèque, pour la ville c'est quand même primordial, indispensable", résume Rémi Muzeau. 

Mais l'UAMC dénonce les conditions d'accueil dans la salle qui ne répondraient pas aux normes de sécurité. L'association a décidé de saisir le tribunal administratif pour faire annuler l'arrêté d'expulsion.

C. B avec Barthélémy Bolo