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Société

Paris: un prof de droit d'Assas licencié après avoir fait des avances à plus de 60 étudiantes

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Image d'illustration - Charly Triballeau - AFP

Ce sont en tout 69 élèves de licence 1 et 2 qui se sont plaintes à l’administration de la faculté du comportement insistant de leur professeur, qui cherchait à les séduire en leur envoyant des messages, notamment via Instagram.

"Je suis assez sensible aux filles mignonnes comme toi", "Es-tu dispo par hasard ce soir?", "T’as des yeux et un regard assez craquant"... Il ne s’agit que de quelques exemples de messages envoyés par un professeur de droit de l’université Paris II Panthéon-Assas à des dizaines d’étudiantes de licence 1 et 2, rapporte Le Parisien.

L’enseignant a finalement été licencié fin mars, relate le quotidien, après que 69 étudiantes de première et deuxième année de licence se sont plaintes à l’administration de leur faculté - avec des preuves écrites - du comportement insistant de ce chargé de TD. En poste depuis trois ans, il cherchait à les séduire en leur envoyant des messages et en les contactant sur les réseaux sociaux.

Le professeur "chassait" sur Instagram

Comme le relatent plusieurs étudiantes, qui parlent d'une véritable "chasse", le professeur licencié prenait en général contact avec elles via les réseaux sociaux, notamment Instagram, sans que les jeunes filles ne comprennent comment il avait pu les retrouver sur le net. Des captures d’écran révèlent quelques-uns des messages envoyés par le chargé de TD.

"Je te trouve plutôt très mignonne", "Je suis assez sensible aux filles mignonnes comme toi", "Tu préfères un verre?", "T’as des yeux et un regard assez craquants", “J’ai hâte de te rencontrer pour en savoir plus sur toi", peut-on notamment lire.

"Une jeune fille de 18 ans hésite à envoyer balader le prof"

Parmi les étudiantes s’étant plaintes à l’administration, certaines ont cédé aux avances insistantes du professeur. Un comportement lié notamment à la peur d’être moins bien notées par le chargé de TD si elles refusaient de lui parler, selon une enseignante connaisseuse des études de droit citée par Le Parisien

"Dans un cursus aussi compétitif, un point peut être décisif pour la suite de ses études. Je comprends que dans ces conditions, une jeune fille de 18 ans hésite à envoyer balader le prof."

Si elles n’ont jamais été menacées d’être moins bien notées, les étudiantes qui recevaient des messages de ce professeurs ont remarqué que les garçons de leurs classes avaient en général de moins bonnes notes qu’elles. 

Un signalement a été fait auprès du parquet de Paris après le licenciement du professeur. Contactée par Le Parisien, la présidence de l’université Paris II Panthéon-Assas n’a souhaité faire aucun commentaire sur l’éviction de l'enseignant. Ce dernier a quant à lui assuré avoir les éléments nécessaires pour “prouver [son] innocence’.

Des cas similaires dans d'autres universités

Les affaires de harcèlement similaires à celles-ci ne manquent malheureusement pas. En décembre dernier, Mediapart révélait qu’une enquête à l’encontre de l’un des dirigeants de l’Université Paris-Diderot avait été ouverte pour comportements inappropriés et harcèlement sexuel.

Au début du mois, le média en ligne Streetpress avait également publié un article traitant de cas de harcèlement commis par deux professeurs de droit de l’université de Nanterre à l’encontre d’étudiantes.

Juliette Mitoyen