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Société

Organisation d'une nouvelle prière de rue à Clichy-la-Garenne: l'association musulmane se ravise

Une prière de rue à Clichy-la-Garenne le 10 novembre 2017. (photo d'illustration)

Une prière de rue à Clichy-la-Garenne le 10 novembre 2017. (photo d'illustration) - Alain Jocard - AFP

Après avoir annoncé l'organisation d'une prière de rue vendredi prochain, l'Union des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne s'est ravisée après l'annonce du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a assuré que les autorités empêcheraient la tenue de cette prière.

L'Union des associations musulmanes de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) "ne participera pas" à la prière de rue de vendredi si elle est interdite, comme l'a annoncé le ministre de l'Intérieur, mais espère "une solution" rapide pour les fidèles, a déclaré lundi son avocat.

"Si aujourd'hui le préfet décide d'interdire" la prière de rue en estimant que cela menace l'ordre public, "bien évidemment nous sommes républicains, mes clients le sont également, ils ne participeront pas à cette manifestation", a expliqué Arié Alimi, avocat de l'UAMC, sur la radio franceinfo.

Lieu de culte fermé depuis mars

Des fidèles musulmans protestent depuis mars contre la fermeture de leur lieu de culte dans le centre de Clichy, accusant le maire de ne pas leur proposer de terrain adapté pour la construction d'un nouveau local. Pour protester, ils avaient organisé le 10 novembre une prière dans la rue, que des élus locaux, de droite notamment, avaient tenté d'empêcher.

Le maire LR Rémi Muzeau estime, lui, qu'une autre mosquée du nord de la commune peut les accueillir, ce qu'ils contestent arguant qu'elle est excentrée, mal desservie par les transports en commun et pas assez grande pour les accueillir.

Dimanche, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a affirmé que les autorités empêcheraient les prières de rue à Clichy. Quelques jours plus tôt, il avait estimé que les musulmans de la ville devaient "avoir un lieu de culte décent".

"Il n'y a pas eu de compromis" et "aucun lieu n'a été proposé à l'UAMC" alors que les fidèles ont été expulsés "manu militari" de leur lieu de culte "du jour au lendemain", a regretté Me Alimi.

La prière de rue est une "protestation" car dans cette situation, "où voulez-vous qu'ils aillent prier?", a-t-il demandé.

H.M. avec AFP