Démantèlement à Calais: des migrants se replient sur Paris

Des migrants de Calais se sont repliés sur des camps à Paris. - Christophe Archambault - AFP
Un camp se vide, l'autre grossit. Alors que le démantèlement de la Jungle de Calais s'achève, certains migrants ont décidé de ne pas rejoindre les centres d'accueil et d'orientation, mis en place partout en France pour loger les migrants.
Craignant de se voir renvoyer en Grèce ou en Italie, les premiers pays par lesquels beaucoup de migrants arrivent en Europe, une partie d'entre eux ont préféré rejoindre Paris. Une solution de repli, en attendant que la situation retombe à Calais pour pouvoir retenter un passage en Angleterre. Ils ont atterri dans les campements situés dans les 18e et 19e arrondissements de la capitale.
"Les camps de Paris, avenue de Flandres, Jaurès et Stalingrad ont implosé, explique à BFMTV Héloïse Mary, membre du bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants. Il y a au moins un tiers de personnes en plus. On est passés de 2.000 personnes à 3.000 personnes en plus, en deux jours, avec la fermeture de Calais".
"On va au-devant d'énormes difficultés"
Dans le quartier Stalingrad, le camp situé sous le métro est devenu un lieu bien connu des migrants. Depuis l'été 2015, malgré plusieurs évacuations, le camp se reforme. La dernière évacuation en date, au mois de septembre dernier, n'a tenu que quelques semaines. Une situation qui tend à exaspérer les habitants du quartier, dénonçant à la fois les conditions de vie indignes dans lesquelles vivent les migrants, mais aussi les nuisances engendrées.
Face à ces nouvelles arrivées, les associations qui viennent en aide aux migrants tirent la sonnette d'alarme. "Les pouvoirs publics parisiens ne sont absolument pas présents, on va au devant d'énormes difficultés", assure Héloïse Mary. Un centre d'accueil de migrants, voulu par Anne Hidalgo doit ouvrir prochainement porte de la Chapelle mais ne pourra pas héberger tous les migrants. Le centre disposera de 400 places d'hébergement, 600 à terme, loin des plus des près de 2.000 migrants installés sur les trottoirs parisiens.