BFMTV
Société

La mère de Lilie, petite fille transgenre, "abasourdie" après le refus du parquet de changer son prénom

placeholder video
Chrystelle, mère de Lilie, petite fille transgenre, est intervenue ce mardi soir sur notre antenne, après que le parquet de Carpentras a refusé d'autoriser le changement de prénom de son enfant.

Chrystelle est la mère d'une petite fille transgenre, qui aura 9 ans samedi, d'abord prénommée Baptiste, et qui a demandé à son entourage de l'appeler Lilie. La famille, qui réside à Aubignan dans le Vaucluse, a entamé en septembre dernier les démarches pour officialiser ce changement de prénom à l'état-civil. Mais le parquet de Carpentras a rejeté cette requête récemment dans un courrier adressé à la famille. La mère de famille a dit son sentiment ce mardi soir sur notre antenne:

"On est en colère et abasourdie par la décision rendue par le parquet de Carpentras de refus de changement d’état-civil de Lilie. On savait que ce n’était pas forcément gagné mais ce qui nous blesse beaucoup, c’est l’argument avancé comme motif de refus, c’est-à-dire qu’on nous demande de justifier d’un traitement qui engendrerait des modifications irréversibles sur elle, donc on trouve que c’est tout à fait déplacé." "On pensait que la loi c’était l’inverse, qu’on ne demandait plus autant de justificatifs donc on est un petit peu dépité", a-t-elle enchaîné.

"On est surpris, parce qu’on a rencontré beaucoup de gens ces derniers mois et on sait que c’est possible d’accorder un changement d’état-civil sur le prénom à des enfants de moins de dix ans. Plusieurs mairies l’ont accordé aux enfants", a encore exposé Chrystelle.

"Elle veut être elle-même"

Sur BFMTV, elle a assuré avoir suivi la règle: "On a fait ce qu’il fallait selon la loi, on a transmis à l’état-civil des témoignages de personnes attestant qu’ils connaissaient mon enfant sous ce prénom de Lilie." Elle a également évoqué la réaction de son enfant: "Elle veut être elle-même, et que tout le monde la reconnaisse en tant que Lilie. (...) Elle le vit très mal. Elle ne comprend pas, si je reprends ses mots elle est 'saoulée' que les adultes ne comprennent pas et qu’il faille répéter en permanence."

Chrystelle a enfin indiqué quel chemin juridiciaire allait prendre la famille à présent: "On va suivre la procédure qu’on nous demande de suivre, c’est-à-dire voir le juge des affaires familiales et de lui expliquer pourquoi on demande ce prénom."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV