La France débloque les stocks de réserve de carburant

Le gouvernement a autorisé jeudi l'ouverture des stocks de réserve et l'importation de carburant pour les transporteurs routiers, pour faire face à des difficultés d'approvisionnement en raison du mouvement contre la réforme des retraites dans le secteur - -
La FNTR avait demandé au ministère de l'Industrie un déblocage prioritaire de ces stocks pour faire face à des difficultés d'approvisionnement en raison du mouvement contre la réforme des retraites dans le secteur des raffineries.
"Le gouvernement va autoriser l'importation de carburant à l'étranger (et) la possibilité d'utiliser les stocks de réserve, qui ne sont pas à proprement parler les stocks stratégiques, mais une fraction de ces stocks", a dit à Reuters Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR.
Les stocks de réserve correspondent à onze jours de consommation en France, a-t-il précisé.
Les pouvoirs publics ont annoncé d'autres mesures aux transporteurs routiers, comme l'autorisation pour les camions de 44 tonnes de transporter des hydrocarbures - et non plus 40 tonnes -, la possibilité de transporter des hydrocarbures le dimanche dans toute la France, et l'interdiction pour les pétroliers de contingenter ou restreindre les fournitures de carburant aux entreprises.
"Ça va permettre de fluidifier le marché ou de remédier aux difficultés d'approvisionnement, constatées dans le Sud-Est, en Alsace ou en Bretagne", a dit Nicolas Paulissen.
Mais la poursuite des grèves dans les raffineries poserait "des problèmes beaucoup plus sérieux au-delà d'une semaine", a-t-il dit.
Les salariés opposés à la réforme des retraites bloquaient jeudi les expéditions de carburant dans neuf des 12 raffineries françaises, dont les quatre de la région marseillaise, déjà handicapées par la grève dans le port de Fos-Lavera.
Les stocks des dépôts et des raffineries s'épuisent et les premières conséquences pour les automobilistes pourraient se faire sentir rapidement, même si à peine 50 des 12.500 stations-service du pays ont connu des ruptures d'approvisionnement limitées à quelques heures.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a assuré qu'il n'y aurait pas de problème d'approvisionnement à moyen terme si les automobilistes ne se ruaient pas sur les pompes.
Le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky, a évoqué mercredi la possibilité de problèmes localisés de ravitaillement dès le milieu de la semaine prochaine et a demandé au gouvernement de se poser la question de l'utilisation des stocks stratégiques.
Clément Guillou, avec Mathilde Cru, édité par Patrick Vignal