La Corrèze confrontée à une recrudescence de la syphilis

La syphilis peut se diagnostiquer par un simple dépistage (photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP
C'est une maladie que l'on associe au Paris du siècle dernier, lorsque les maisons closes avaient encore pignon sur rue dans la capitale. La syphilis est pourtant une maladie sexuellement transmissible qui existe toujours, et qui est en recrudescence au niveau national. Toutefois, la Corrèze semble être un foyer épidémique notable, avec une incidence supérieure à la moyenne.
Dans les colonnes du journal La Montagne, le Dr Bruno Abraham, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Brive, en Corrèze, tire la sonnette d'alarme. "En 2015, une quarantaine de personnes ont été soignées à Brive pour la syphilis, alors qu'il y a deux ans, nous n'avions qu'un ou deux cas par an", explique-t-il.
Contacté par BFMTV.com, le professeur confirme son inquiétude. "La syphilis avait quasiment disparu jusqu'à il y a une dizaine d'années, puis a connu une résurgence dans les grandes métropoles, en hausse modérée chaque année. Cependant, en 2015, nous avons constaté un niveau préoccupant de nouveaux cas dans notre centre de dépistage. Il ne faudrait pas que ce foyer épidémique se propage et continue de se développer cette année."
Comment s'en protéger?
La syphilis, que l'on sait guérir aujourd'hui par un traitement à base de pénicilline, se transmet aisément, par voie orale ou génitale. "Un bon moyen de prévention reste le préservatif, mais il n'empêche pas la contamination à 100%. Si l'on voit apparaître des lésions ou des plaques cutanées, il faut absolument consulter et se faire dépister", conseille l'infectiologue.
Si la majorité des patients atteints sont "des hommes, âgés d'une quarantaine d'années, homosexuels", la syphilis peut toucher tout le monde, "y compris des femmes enceintes", insiste le médecin, qui indique en outre que cette pathologie peut être "asymptomatique durant plusieurs mois".
Depuis le 1er janvier 2016, de nouveaux centres de service public ont vu le jour dans chaque département: les Cegidd. Ces structures, qui remplacent les anciens centres de dépistage, ont pour mission de diagnostiquer le VIH, les MST et les hépatites virales, et de faire de la prévention. "Au moindre doute, rendez vous dans l'un de ces centres", conclut l'infectiologue.