Deux anciens navires de SeaFrance reprennent la mer

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Ce lundi, une partie de SeaFrance a ressuscité. Deux des trois bateaux de l'ancienne compagnie ont repris la mer avec une partie des anciens salariés. C'est la nouvelle compagnie de ferries My Ferry Link qui assurera maintenant les liaisons avec l'Angleterre en proposant huit rotations par jour entre Calais et Douvres.
Les deux premiers bateaux à reprendre la mer, le Berlioz et le Rodin, ont été rachetés par Eurotunnel après la liquidation de SeaFrance en janvier. Un troisième navire, le Nord/Pas-de-Calais, devrait commencer son exploitation en automne.
Coopérative ouvrière qui remplace SeaFrance depuis sa liquidation judiciaire il y a 9 mois, My Ferry Link assure l'exploitation commerciale des navires, mais le propriétaire reste Eurotunnel qui a acheté les actifs et les bateaux pour 65 millions d'euros.
« On n’arrivera jamais à redonner du travail à tous ceux qui l’ont perdu »
Les salariés sont en majorité des ex-SeaFrance, 322 marins et sédentaires en CDI et une trentaine de personnes en Grande-Bretagne, 395 en tout. A l’origine, pourtant, ils étaient 880 salariés à travailler pour la compagnie.
« On n’arrivera jamais à redonner du travail à tous ceux qui l’ont perdu, regrette Jean-Michel Giguet, le président du directoire de My Ferry Link, qui veut tout de même voir le côté positif. Déjà, 395, c’est pas mal, et il y a au moins 90% d’entre eux qui sont des ex Seafrance. On va monter, l’objectif du projet, c’est 520 employés en France à l’horizon 2013, et 70 en Angleterre. C’est quand même un formidable espoir à tous ceux qui pensent qu’on ne peut rien faire dans ce pays ».
« On s’appuie sur un personnel motivé »
Même sourire pour Raphaël Doutrebente, directeur général adjoint de My Ferry Link : « Je travaille sur ce dossier depuis le mois de mai et je suis ému par ce démarrage. On écrit une nouvelle page. Ce n'est pas rien de pouvoir embaucher et faire démarrer une entreprise de 400 personnes dans le contexte actuel ». Surtout que le personnel, qui assure lui-même l’exploitation des navires, a de quoi être motivé.
« Je suis fier pour les équipes qui ont travaillé sur ce projet, résume Jean-Michel Giguet. C’est la concrétisation d’une première étape, nous ne sommes plus un projet virtuel. On s’appuie sur un personnel motivé, qui a envie de démontrer qu’on devait leur faire confiance ».
My Ferry Link vise 10% des parts de marché sur le transport des passagers. Chacun des navires peut transporter 2 500 passagers et 100 camions.