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De plus en plus de femmes dans la jungle de Calais

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L' accord franco-britannique sur les migrants signé jeudi à Calais, comporte un volet consacré aux femmes. Depuis deux ans, il y a de plus en plus de femmes parmi les migrants. Une population particulièrement vulnérable.

Les ministres de l'Intérieur français et britannique signent jeudi à Calais un accord sur les migrants. Il prévoit une section "renforçant l'engagement commun pour la sécurité du site, la lutte conjointe et résolue contre les filières criminelles de passeurs, les trafics d'êtres humains et l'immigration clandestine", alors qu'une économie de l'ombre s'est développée pour faire gagner la Grande-Bretagne aux migrants.

L'accord comprendra, d'autre part, des mesures "renforçant le dispositif humanitaire développé sur place avec les associations et les élus locaux, en particulier pour la protection" des "plus vulnérables".

Après une table ronde sur la coopération franco-britannique en matière de lutte contre l'immigration illégale, les ministres rencontreront des responsables du centre d'accueil Jules Ferry. Les migrants y bénéficient d'un accueil de jour avec douches et repas, et 50 places de nuit sont réservées aux femmes et aux enfants. "On est obligé de faire de plus en plus de refus", regrette auprès de BFMTV son directeur Stéphane Duval.

10% des migrants sont des migrantes

En effet, on dénombre de plus en plus de femmes parmi les migrants depuis deux ans. Elles représenteraient 10% des quelques 3.000 migrants de Calais. Celles qui ne peuvent être hébergées au centre, dorment sous des tentes dans la jungle. La plupart y sont regroupées entre elles à l'entrée du camp. Une population particulièrement vulnérable aux abus sexuels et aux réseaux de proxénétisme, servant trop souvent de monnaie d'échange.

Certaines disent craindre pour leur sécurité. Beaucoup expliquent qu'il est difficile de vivre entourées de tous ces hommes. Devant la caméra de BFMTV, une Erythréenne se borne à expliquer: "Nos frères ne sont pas dangereux. Mais il y en a d'autres ils boivent, ils crient. Peut-être qu'ils sont en colère parce que ce n'est pas confortable ici. Toutes les nuits ils crient, ils courent. Et nous, on ne dort pas bien. Ça nous pose un problème."

"Une thématique assez taboue"

"Toutes les semaines, on a des demandes d'interruption de grossesse, donc il y a bien des violences qui sont faites à ces femmes", constate Marie Chevelle, coordinatrice régionale Médecins du monde.

"Nous avons depuis longtemps des soupçons de prostitution forcée", explique au Monde Faustine Douillard, de France terre d’asile, ajoutant que "c’est une thématique assez taboue".

K. L avec Laetitia Soudy