Crise avec les éleveurs: les limites du logo "viande française"

Stéphane Le Foll brandit le logo "viande française" en conférence de presse. - BFMTV
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a brandi, mardi, le logo "viande française" lors de sa déclaration à la presse au sujet de la crise avec les éleveurs. Proposé depuis un an, ce repère traçant l'origine de la viande se trouve dans les rayons en grande surface, mais il n'est pas obligatoire, au grand dam des producteurs. Selon eux, l'augmentation du prix du porc à 0,40 centimes le kilo, rejeté par deux industriels du secteur, n'affecterait pas les ventes si les consommateurs savaient l'origine de la viande.
Les éleveurs espèrent qu'avec ce logo, les consommateurs choisiront la viande française, malgré le prix supérieur à celle allemande ou espagnole. La libre circulation des marchandises au sein de l'Union européenne agace certains agriculteurs français, qui n'hésitent pas à arrêter des camions européens pour décharger les produits. Cette pratique illégale a déjà été sanctionnée par la justice européenne dès 1997. Le 27 juillet, Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin, avait affirmé à l'AFP que des agriculteurs alsaciens avaient refoulé "entre 200 et 300 camions" étrangers dimanche soir à la frontière avec l'Allemagne.
La préférence française ne peut être imposée en France. Les logos permettent d'orienter le choix des consommateurs, mais aucune taxes ou quotas ne peuvent être imposés au sein du marché européen. Toutefois, les charges qui pèsent sur le travail ne sont pas homogènes et il n'existe pas de salaire minimum dans l'Union. "L'Allemagne et l'Espagne assoient leur réussite sur des pratiques (sociales, ndlr) inexplicables et intransposables dans notre pays", a dénoncé la vice-présidente de la FNSEA Christiane Lambert au micro de RFI mercredi.
Stéphane Le Foll a réussi à obtenir un Conseil de l'Union européenne consacré à l'agriculture le 7 septembre prochain. Il espère y obtenir une réponse européenne à la crise. "Je reste sur la position qui est la mienne pour mobiliser l'Europe à la rentrée de septembre, non pas sur un conseil informel comme il était prévu mais sur un conseil formel, pour qu'on puisse aborder les sujets qui sont aujourd'hui à l'échelle européenne les sujets de préoccupation", avait déclaré Stéphane Le Foll le 23 juillet.