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Société

CGT : le successeur de Bernard Thibault s'appelle Thierry Lepaon

Thierry Lepaon

Thierry Lepaon - -

Après des semaines de rebondissements, le successeur de Bernard Thibault à la tête de la CGT a enfin été désigné mardi : il s'agit de Thierry Lepaon, 52 ans. Inconnu du grand public, il prendra les rênes du premier syndicat de France en mars.

La crise de succession de Bernard Thibault au poste de secrétaire général de la CGT s’est dénouée mardi: Thierry Lepaon, ex-chaudronnier de 52 ans a été adoubé par la direction pour diriger le syndicat à partir de mars prochain. La tâche sera lourde pour cet inconnu du grand public, chef de file de la CGT au conseil économique, social et environnemental et patron de la fédération du Calvados. Il devra en effet rassembler un syndicat meurtri par des mois de querelle intestine.

Un choix par défaut

Thierry Lepaon est un peu un choix « par défaut », puisque Bernard Thibault avait dans un premier temps proposé à la commission exécutive (la direction) de la CGT de désigner une femme, Nadine Prigent, pour lui succéder. Un choix a été rejeté par la commission, qui lui préférait Eric Aubin. Mais Bernard Thibault, n’a jamais voulu qu’il soit son successeur.
Le comité confédéral national (CCN, parlement du syndicat), qui se réunira début novembre, doit maintenant ratifier le choix de Thierry Lepaon. Une simple formalité normalement.
L’atout de Thierry Lepaon - fruit d'une « tactique » disent certains - est d'être resté à l'écart des querelles intestines qui déchirent depuis des mois la centrale. « Je n'ai jamais été candidat à rien » et « j'accepte les responsabilités qui me sont confiées », affirme-t-il.

« Les salariés ne sont pas des produits jetables »

Sa vie professionnelle et syndicale a commencé à 17 ans: il entre en 1977 comme soudeur chez Caterpillar près de Caen, une semaine après il adhère à la CGT. Deux ans plus tard il est licencié pour activité syndicale, mésaventure qu'il connaîtra de nouveau à Spie-Batignolles d'où il est renvoyé en 1981.
En 1983, il est embauché à l'usine Moulinex de Cormelles-le-Royal (Calvados). C'est comme délégué CGT que M. Lepaon a mené son combat majeur lorsqu'en 2001 le groupe électroménager a déposé son bilan. L'entreprise est reprise par son concurrent Seb. Au total 3.300 des 5.600 salariés sont restés sur le carreau. De cette expérience amère il dit: « les salariés ne sont pas des produits jetables, il ne faut pas laisser les groupes industriels déménager des territoires après avoir reçu des aides publiques ».

Un militant « éprouvé », qui « pèche par inexpérience »

Depuis 2010 il préside le groupe CGT au Cese. Ses pairs le disent « ouvert », « à la recherche de consensus », « d'un abord sympathique ». « C'est quelqu'un de solide, un militant éprouvé » mais « il pèche par une certaine inexpérience », selon un analyste.
Comme d'autres dirigeants cégétistes, dont Bernard Thibault, M. Lepaon a sa carte au PCF. « J'ai un rapport affectif profond avec ce parti qui date de ma jeunesse », confie-t-il. Mais, « je ne signe jamais d'appel à voter et je ne participe pas aux instances de direction » de ce parti.

La Rédaction avec AFP