Au collège, 15% des élèves ne maîtrisent pas le français

Une classe de collège d'Aytré (Charente-maritime). Photo d'illustration - XAVIER LEOTY - AFP
Les compétences en français de 9.000 élèves de fin de troisième, issus de 361 collèges différents, ont été évaluées en 2015. Les résultats de ces tests d’ampleur, établis par le Cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon (Cedre), font à présent l’objet d’une publication officielle sur le site de l’Education nationale. Commençons d’abord par les bonnes nouvelles contenues dans ce rapport.
Le ministère décerne quelques encouragements
85% du panel ont montré une maîtrise du français suffisante pour envisager la poursuite d’une formation. Pour être plus précis, plus d’un quart des élèves examinés ont un bon voire "un excellent niveau de maîtrise des compétences langagières et de littératie attendues en fin de collège" (pour en savoir plus sur le terme de "littératie", cliquez ici).
Le tableau est un peu moins optimiste pour les 60% qui complètent cet ensemble, bien que la rapport demeure positif à leur égard: ces 60% sont ainsi décrits comme ayant "une maîtrise de ces compétences qui devrait les mettre à même de poursuivre une formation, même si la moitié d’entre eux doit encore progresser dans le développement de celles-ci". Cette partie du panel bénéficie donc des encouragements du ministère de l’Education nationale.
La lecture, une épreuve éprouvante pour 15% des élèves testés
Les réjouissances s’arrêtent là car le rapport compte 15% d’élèves n’ayant pratiquement aucune maîtrise des compétences évaluées, ou une maîtrise réduite. Cette portion rencontre régulièrement des difficultés devant un texte complexe, ou un passage recélant un vocabulaire peu courant. 3% d’entre eux n’ont validé aucune des compétences évaluées.
Les critères auxquels les élèves devaient se confronter étaient les suivants: prélever des informations, traiter et intégrer ces informations, réfléchir et évaluer le texte, enfin réfléchir et raisonner autour de leur démarche de lecteurs.
Des schémas bien connus
Cette étude, qui ne peut être comparée à une précédente car la méthodologie du ministère a changé par rapport aux tests effectués en 2010 comme le remarque Les Echos, dégage aussi des tendances bien connues. Les filles s’en sortent mieux que les garçons. Elles ne sont que 12,6% dans les groupes de faible niveau tandis que 17,5% des garçons s’y retrouvent.
Enfin, l’appartenance à un milieu social déterminé joue beaucoup dans ces résultats: plus du quart des jeunes étudiants de l’éducation prioritaire sont en difficulté, contre 15% pour le reste de la population, et les élèves titulaires des meilleurs scores proviennent des familles "les plus favorisées du point de vue socio-scolaire".
Plus inquiétant peut-être, plus d'un tiers des élèves ne s'adaptent pas du tout devant un problème de compréhension quelconque posé par le texte étudié. Ces lecteurs à la peine ne cherchent pas à résoudre un point demeuré obscur lors de la découverte du texte et ne ralentissent pas le rythme pour essayer de mieux démêler le propos de l'auteur.