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Société

Alpes-Maritimes: trop gros, un corps est refusé à la crémation et dans le caveau familial

Un corps a été refusé dans le caveau familial, car le cercueil ne pouvait passer la porte (photo d'illustration).

Un corps a été refusé dans le caveau familial, car le cercueil ne pouvait passer la porte (photo d'illustration). - Jeff Pachoud - AFP

Placé dans un cercueil plus grand que la normale à cause de sa corpulence, un corps n'a pu être inhumé dans le caveau familial des Alpes-Maritimes, ni incinéré.

En matière d'obsèques, la loi a beau être très précise, elle n'envisage pas toujours les cas particuliers. Une famille des Alpes-Maritimes l'a appris à ses dépens la semaine dernière, lorsqu'elle a tenté de faire inhumer un défunt dans le caveau familial à Saint-Laurent-du-Var, comme le relate Nice Matin mercredi.

Un cercueil trop grand

Décédé le 1er avril à l'âge de 90 ans, l'homme aurait dû être enseveli dans le même caveau que sa femme, où il avait réservé un emplacement depuis longtemps. Problème, sa corpulence - 115 kg pour 1,80 mètre - était trop forte pour un cercueil classique. Les pompes funèbres de Cagnes-sur-Mer ont alors proposé un cercueil "sur mesure" à la famille. Un terme qui désigne en fait des cercueils plus grands, mais pas forcément ajustés à la taille des défunts.

Résultat, "il y avait presque quarante centimètres de vide entre les pieds du défunt et le fond du cercueil", indique la responsable des pompes funèbres à Nice Matin. Deux jours avant l'inhumation, la famille apprend alors que la bière ne passera pas par la porte du caveau.

"Après maintes réflexions, nous avons alors envisagé une incinération", explique la belle-soeur du défunt au quotidien régional. "J’ai téléphoné au crématorium de Nice pour connaître les dimensions pour pouvoir faire incinérer quelqu’un. Je leur ai donné les dimensions, 77 cm de largeur et 2,19 m de long, et ils m’ont dit qu’il ne rentrerait pas dans le four!"

Impossible également de faire mettre le cercueil dans un tiroir du cimetière de Saint-Laurent-du-Var, dont il dépasse de deux centimètres.

Cinq d'attente avant le prochain recours

Les proches du défunt ont donc été obligés de faire mettre le corps en terre, provisoirement, espèrent-ils. Ils doivent désormais attendre cinq ans pour engager une démarche de réduction de corps, c'est-à-dire transférer les restes de leur proche dans un reliquaire, qui pourra cette fois être déposé dans le caveau familial.

Si la famille n'envisage pas pour le moment d'action en justice, elle est évidemment heurtée par ces déboires. "Mon mari ne s’en remet pas", déplore la belle-soeur du défunt. "Il ne dort pas la nuit et trouve inadmissible de voir son frère dans la terre alors qu’il a un tombeau". Ils tenaient toutefois à avertir le plus grand nombre qu'une telle mésaventure peut être rencontrée.

Car comme l'indique Nice Matin, ce type de problème, peu courant selon la responsable des pompes funèbres, risque de bientôt le devenir, le nombre de personnes en surpoids étant de plus en plus élevé en France comme dans le monde.
Hélène Millard