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Tabac: la Ligue contre le cancer réclame des zones non-fumeurs autour des écoles

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Le projet porté par l'organisation a notamment pour but de "dénormaliser" auprès des plus jeunes le fait de fumer.

Le "mois sans tabac" démarre ce lundi, et à cette occasion, la Ligue contre le cancer réclame que les zones sans cigarette soient étendues aux près de 60.000 établissements scolaires en France. "Nous voulons un décret dans la droite ligne de ce qui a déjà été décidé pour les lieux publics et les espaces de jeu", a annoncé ce week-end dans le Journal Du Dimanche Yana Dimitrova, chargée de mission prévention à la Ligue contre le cancer.

Avec cette mesure, il ne s'agit pas seulement de limiter le tabagisme passif, faible en extérieur, mais davantage d'éviter que les plus jeunes normalisent le fait de voir des personnes une cigarette à la bouche. Cette mesure ne serait pas une première en France, car elle a déjà été mise en place dans certaines villes comme Bordeaux (Gironde), Lyon (Rhône) ou Colmar (Haut-Rhin).

Une mesure déjà en place dans plusieurs villes

"L'objectif ce n'est évidemment pas de réprimer, mais la présence du panneau, la décision du conseil d'école, constituent quand même une pression sur les parents qui accompagnent leurs enfants, qui les attendent devant l'école", explique sur BFMTV le maire de Colmar, Éric Straumann.

"L'école c'est le lieu de nombreux apprentissages et c'est l'endroit où on doit être exemplaire, où les parents se doivent aussi de montrer l'exemple", expliquait également en mai sur BFM Lyon Pauline Grosjean, adjointe aux crèches et aux écoles à la mairie du 2ème arrondissement de Lyon, où la mesure a été mise en place. Le projet est de protéger les enfants, "d'essayer de faire en sorte qu'ils ne deviennent pas fumeurs".

La verbalisation des parents qui contreviendraient à cette mesure, est "vraiment symbolique, on n'est pas du tout dans la répression, on est vraiment dans l'éducation, faire que les parents aient bien en tête que devant une école, près des enfants on ne fume pas", explique Pauline Grosjean. "La verbalisation est juridiquement possible, mais la pression sociale à mon avis est suffisante", abonde Éric Straumann.

"Les arrêtés municipaux prévoient souvent une sanction mais finalement on n'a jamais eu à distribuer d'amende", assure au JDD Ricardo Domingues, tabacologue, qui fait partie du comité de la Ligue contre le cancer dans le Gard.

Est-ce efficace?

Si cette mesure est applaudie par certains parents d'élèves concernés, d'autres sont plus sceptiques. Pour Jean-François Trapy, vice-président de l'Union nationale des associations autonomes de parents d'élèves, il "vaut mieux faire des campagnes, c'est à dire des opérations dans les écoles avec les associations de parents d'élèves, avec les instituteurs, avec la Ligue contre le cancer. On discute, on explique ce que c'est, on montre des photos".

"La dénormalisation agit directement sur le tabagisme, notamment des plus jeunes, c'est une mesure qui a été analysée dans différentes études, et elles nous montrent qu'elle est efficace pour protéger les jeunes", assure de son côté sur notre antenne Yana Dimitrova.

Selon le président de la Ligue contre le cancer Daniel Nizri, interrogé sur FranceInfo dimanche, "200.000 jeunes consomment pour la première fois du tabac chaque année et à peu près deux sur trois resteront fumeurs". Et d'après les données de la Ligue contre le cancer, "globalement, on considère que plus de 30 % de l'ensemble des cancers dépendent du tabac".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV